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Dermatologie pédiatrique

Publié le 02 mai 2012Lecture 5 min

Beaucoup de publications en dermatologie pédiatrique

Dr Wafa Ouazzani
La littérature médicale concernant la dermatologie pédiatrique s’est considérablement enrichie pendant l’année 2011, avec par exemple plus de 100 articles sur les hémangiomes et tout autant sur la dermatite atopique ou encore l’acné. Le Dr Smail Hadj-Rabia (Hôpital Necker Paris) a passé en revue les publications les plus marquantes.
Nouvelles données dans la dermatite atopique Une étude pilote menée sur 36 adolescents a examiné les relations entre sévérité de la dermatite atopique (DA), qualité de vie et troubles psychiatriques (dépression et anxiété). Le score global de sévérité de la DA n'est pas associé à la présence de troubles dépressifs ou anxieux. En revanche, la perte de sommeil (entrant dans le calcul du score subjectif de sévérité) est significativement corrélée aux symptômes dépressifs. Cette étude souligne l'importance de la prise en charge multidisciplinaire dans la DA intégrant l'approche psychologique des patients. Dans les pays industrialisés, l'augmentation concomitante chez l'enfant de la DA et des troubles psychologiques incite à s’interroger sur un lien possible. En Allemagne on trouve un risque accru de troubles de déficit de l'attention avec hyperactivité, de troubles émotionnels et de problèmes de comportement à l'âge de 10 ans en cas de DA. Le contrôle de la DA pourrait intervenir dans le développement psycho-émotionnel. Epstein et collaborateur ont étudié le lien entre l'apparition de la DA et la présence d'un animal de compagnie (chat, chien) durant la première année de vie d’une part et l’existence de prick tests positifs aux allergènes de ces animaux, chez des enfants dont l'un des parents a des manifestations d'atopie. Des prick test positifs aux allergènes du chien chez un enfant sans chien à domicile durant sa première année de vie multiplie par 4 le risque de DA à l'âge de 4 ans. En cas de prick tests positifs aux allergènes du chat, le risque de survenue de la DA est multiplié par 13. Les relations entre l’utilisation d'eau calcaire et exacerbations de DA ont été longuement débattues. Une étude multicentrique randomisée a eu pour objectif de tester un adoucisseur d'eau dans 2 groupes de patients atteints de DA. Les patients du 1er groupe recevaient leur traitement habituel et un adoucisseur d'eau installé au domicile pour une durée de 12 semaines tandis que le second groupe ne bénéficiait que du traitement. Au terme de l'intervention, le SCORAD était abaissé dans les 2 groupes, 20 % d'amélioration dans le 1er groupe et 22 % d'amélioration dans le second… On connaît les nombreuses complications ophtalmologiques de la DA : cataracte, conjonctivite, kératocône. Deux articles nous rappellent que le dermatologue doit être attentif à la surveillance ophtalmologique chez les patients atteints de DA. La cataracte peut être liée à la prise de corticoïdes per-os, à l'âge du patient, à la DA. Par contre, l'utilisation régulière d'un dermocorticoïde topique, même de classe III ou IV sur les paupières n'est pas associée à la survenue d’une cataracte. Le rôle de la vitamine D dans la DA est toujours controversé. Une étude récente mono centrique a recherché une corrélation entre la sévérité de la DA et la concentration plasmatique de vitamine D. Les patients avaient été régulièrement supplémentés durant les 6 mois précédents et les traitements topiques avaient été limités. Globalement le taux de vitamine D était en dehors des normes chez 60 % des enfants âgés de 8 mois à 12 ans et il était inversement corrélé au SCORAD de manière significative. La présence d'IgE anti-staphylocoque était plus fréquente dans le groupe des DA sévères. L'auteur souligne donc l'importance de l'apport régulier de vitamine D après la petite enfance.   Plus d’un tiers des psoriasis débutent dans l’enfance Dans une étude récente, l'âge de début du psoriasis se situait dans l’enfance pour 37 % des patients et même avant 13 ans dans 19 % des cas. Il s’agit alors plus souvent de sujets de sexe féminin, et les formes familiales sont plus fréquentes. Une autre étude rétrospective a analysé 3 cohortes d'enfants psoriasiques néerlandais, grecs et originaires de Singapour. Le psoriasis en plaques est le plus fréquent, il débute durant la deuxième décennie, et atteint les membres ou le cuir chevelu. Une histoire familiale est plus souvent retrouvée dans la population européenne, mais il n'y a pas d'influence sur la sévérité du psoriasis. L'utilisation des biothérapies dans le traitement du psoriasis modéré à sévère de l'enfant est efficace. Les résultats d’une étude montrent que 80 % des patients du groupe biothérapie ont pu maintenir ou récupérer un PASI 75, sans survenue d'effet secondaire ou de complication infectieuse.   Des molluscum et des verrues Une étude prospective menée entre septembre 2006 et septembre 2007 chez 650 enfants de moins de 15 ans apporte des informations épidémiologiques sur les molluscum contagiosum (MC). Il s'agissait de patients européens âgés de 5 à 10 ans ayant des MC depuis 4 mois. Les enfants de moins de 5 ans présentaient plus souvent plus de 20 lésions, des antécédents de DA étaient rapportés dans 22 % de ces cas, l'utilisation de dermo-corticoïdes était associée à un risque élevé de récidive. Les bains pris en commun exposaient à un nombre plus élevé de lésions. La prévalence des verrues est de 4 % dans la population pédiatrique. De nombreux traitements sont proposés. Deux études concernant des adultes et des enfants ont tenté de clarifier l’intérêt des traitements proposés : l'utilisation d'acide salicylique topique ou la cryothérapie sont efficaces, avec un taux de guérison de plus de 50 %. Mais notons que le placebo a un taux d'efficacité de 23 %. La seconde étude compare la cryothérapie et une préparation à l'acide salicylique (1 application/jour sous occlusion pendant 8 semaines) chez 240 patients de plus de 12 ans atteints de verrues plantaires. Les évaluations à 3 mois et à 6 mois ne montrent pas de différence entre les groupes en terme de guérison complète, de nombre de verrues persistantes ou de satisfaction des patients. S Hadj-Rabia conclut que l'utilisation d'acide salicylique, moins chère, doit être préférée. Il est intéressant de noter que l'application d'une préparation par le patient est aussi efficace que la cryothérapie exercée par le médecin.

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