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Plaies et cicatrisation

Publié le 10 mar 2009Lecture 2 min

Plaies infectées : le plus de l’argent

Dr Marie-Line Barbet
Les propriétés antiseptiques de l’argent ne sont pas une découverte récente puisqu’elles sont connues depuis…l’Antiquité. Dans le passé, l’argent était largement utilisé sous forme de nitrate ou encore de sulfadiazine argentique pour prévenir ou traiter l’infection des plaies (et notamment des brûlures). Mais c’est à une époque plus récente que se sont développés des pansements à l’argent. Un grand nombre de produits sont désormais commercialisés (et remboursés) : ils diffèrent par le support, le type et la quantité d’argent délivrés dans la plaie.
Bien que largement utilisés désormais, ces pansements à l’argent ont-ils fait la preuve de leur efficacité ? Ce n’était pas le cas jusqu’à une époque récente a rappelé Sylvie Meaume au cours de ce congrès. Ainsi une revue de la littérature jusqu’en 2006, outre qu’elle n’identifiait que six essais randomisés contrôlés évaluant les pansements à l’argent sur un suivi court, ne permettait-elle pas d’aboutir à un consensus pour recommander l’utilisation de ce type de pansements dans la prise en charge des plaies infectées ou susceptibles de l’être. D’autres études ont heureusement été effectuées depuis et notamment un essai multicentrique ouvert randomisé contrôlé mené par I Lazareth et coll. et qui a inclus 102 patients présentant un ulcère de jambe veineux (index de pression bras/cheville > 0,8), durant depuis plus de 2 ans, d’une surface comprise entre 5 et 40 cm2 et présentant des signes d’infection (douleur, érythème périlésionnel, œdème, mauvaise odeur, exsudat important). Ils ont été randomisés en deux groupes : dans l’un, les patients ont appliqué pendant 4 semaines un pansement à l’argent de type lipo-colloïde puis le même pansement sans argent pendant les 4 semaines suivantes, tandis que dans l’autre groupe les patients n’appliquaient que le pansement sans argent pendant la totalité des 8 semaines. A la fin de la période de suivi on constatait une diminution de la surface de l’ulcère de 47,9 % dans le groupe argent contre 4,6 % dans le groupe contrôle, la différence étant significative (p=0,036). Ces nouvelles données ont conduit l’HAS à inscrire, en septembre 2008, un pansement à l’argent dans la liste des médicaments et dispositifs à service rendu de niveau IV, ce qui est une première en matière de pansements, constate Sylvie Meaume.    Les pansements à l’argent semblent donc constituer un progrès réel dans la prise en charge de l’infection des plaies mais il reste pourtant à préciser non seulement la définition de « l’infection » en matière de plaies, ce qui est loin d’être consensuel, mais aussi à élucider encore le mécanisme d’action de l’argent : effet antibactérien et/ou anti-inflammatoire. Des objectifs fondamentaux, dans tous les sens du terme.

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