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Cheveux, Poils, Ongles

Publié le 09 jan 2008Lecture 3 min

Diagnostic d’une alopécie féminine non cicatricielle : inutile de se couper les cheveux en quatre

Dr Patrice Plantin
Il convient d’abord de rappeler que l’on perd de 25 à 60 cheveux en moyenne par jour. Seule une chute supérieure est pathologique. Selon le mécanisme en cause, la chute peut concerner des cheveux en phase anagène (phase de croissance) ou en phase télogène (cheveux en fin de croissance).
Il est nécessaire de différencier les chutes aiguës (moins de 3 mois) des chutes chroniques qui évoluent en général plus de 6 mois. Le diagnostic s’aide de signes relativement simples : la réalisation de raies sur l’ensemble du cuir chevelu permet de différencier une chute diffuse (c’est le cas des effluviums télogènes) d’une chute localisée au niveau du sommet du crâne comme dans l’alopécie androgénétique féminine ou en région occipitale dans la pelade. On pourra également, à jour frisant ou en s’aidant d’un dermatoscope, rechercher des cheveux «miniatures » que l’on observe en particulier au cours de l’alopécie androgénique. La dermatoscopie met en évidence des taches jaunes (yellow dots), en lieu et place des follicules pileux, au cours de la pelade. Le test de la traction, qui consiste à pincer une mèche de cheveux entre le pouce et l’index, est significatif s’il ramène plus de 3 cheveux et à condition de ne pas être réalisé à proximité d’un shampooing. Schématiquement, les alopécies diffuses aiguës sont représentées par l’effluvium télogène aigu que l’on observe en particulier dans les mois qui suivent l’accouchement, après une infection sévère, au décours d’une intervention chirurgicale, d’un régime brutal ou d’un stress. Par définition, cette chute de cheveux est transitoire et la repousse survient en général dans les 6 mois qui suivent. Le diagnostic est donc essentiellement clinique et basé sur l’interrogatoire. On peut être amené à le confirmer en éliminant une autre cause d’alopécie par des examens biologiques comprenant une numération, une ferritinémie, un bilan thyroïdien et des tests spécifiques s’il existe des éléments d’orientation (sérologie syphilitique et anticorps antinucléaires). Le diagnostic d’alopécie médicamenteuse repose également sur les données de l’interrogatoire. Rappelons que les antibiotiques, la colchicine, l’interféron ou les rétinoïdes sont fréquemment en cause. La pelade diffuse est parfois de diagnostic difficile quand elle ne s’accompagne pas de plaques caractéristiques. Elle ne concerne pas que le sommet du scalp, au contraire de l’alopécie androgénique. On peut s’aider là-encore de la dermatoscopie qui permet parfois de visualiser à côté des « yellow dots », les cheveux en points d’exclamation qui caractérisent la pelade. La biopsie montrant un infiltrat lymphocytaire discret n’est pas toujours nécessaire. Les alopécies diffuses chroniques relèvent de plusieurs causes : cause nutritionnelle et en particulier la carence martiale ou les régimes déséquilibrés à visée amaigrissante. L’alopécie peut être un signe surtout d’hypothyroïdie mais également d’hyperthyroïdie. On peut l’observer au cours de l’insuffisance rénale chronique et de l’insuffisance hépatique. L’effluvium télogène chronique est caractérisé par une chute chronique modérée qui peut durer plusieurs années sans alopécie survenant chez la femme de 30 à 50 ans. Son identification permet surtout de rassurer les femmes concernées. Enfin, l’alopécie androgénétique est observée chez des femmes parfois jeunes et le signe le plus caractéristique, en dehors de l’alopécie progressive, est la présence de cheveux miniaturisés en dermatoscopie. Il s’agit d’une alopécie diffuse et invalidante qui amène à recourir aux antiandrogènes : acétate de cyprotérone et spironolactone, au finastéride (pas d’AMM chez la femme) et au minoxidil.

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