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Plaies et cicatrisation

Publié le 26 jan 2006Lecture 2 min

10e Conférence nationale des plaies et cicatrisations. L'asticothérapie, ça marche !

Dr Isabelle Birden
CNPC - Paris. Ambroise Paré au 16e siècle avait déjà remarqué que l'application de larves d'insectes pouvait empêcher la suppuration des plaies chez les blessés. Au début du 19e siècle, un médecin militaire français, Jean-Dominique Larrey, fait la même observation. Puis, pendant toute la première moitié du 20e siècle et notamment au cours de la guerre de 14-18, les effets favorables de la larvothérapie sont constatés à de nombreuses reprises, Mais, l'arrivée des antibiotiques, après la seconde guerre mondiale, stoppe le développement de ce type de traitement. Cependant, depuis les années 90 avec l'augmentation des résistances bactériennes aux antibiotiques, la larvothérapie suscite de nouveau l'intérêt !
Les larves ont une triple action sur les plaies chroniques infectées et /ou fibrineuses, principales indications de ce traitement. D'une part, elles ont une activité détersive et bactéricide. D'autre part, elles favorisent la cicatrisation. A noter que toutes les larves de mouches ne font pas l'affaire. Seules Lucilia Séricata et Phaenicia Sécicata qui se nourrissent uniquement de tissus nécrosés et restent en surface des lésions sont utilisées. Les oeufs et les larves doivent être préparés dans des conditions de stérilisation très strictes afin d'éviter le tétanos et la gangrène gazeuse. Les larves sont proposées soit à l'unité afin d'être déposées directement sur la plaie soit, pour les âmes sensibles, sous forme de « biobags ». Les biobags sont des petits sacs renfermant les larves qui les rendent complètement invisibles et limitent les possibilités d' « escapade ». Les larves exercent alors leur action au travers de la paroi du sac qui laisse passer leurs sécrétions. La détersion de plaies par cette méthode dure entre une et trois semaines. Aussi efficace que d'autres traitements locaux, la détersion par cette technique est plus rapide et moins coûteuse.Une fois le pansement retiré le larves sont détruites par un désinfectant. Depuis 1996, cette technique est promue par la Société internationale de biothérapie. En 2002, l'asticothérapie a été utilisé dans 2000 centres de soins dans le monde entier. Elle est reconnue depuis 2004 par la très pointilleuse Food and Drug Administration et préconisée depuis 5 ans au Danemark dans la détersion du pied diabétique. Les pays latins sont encore réticents, surtout pour des raisons d'ordre psychologique. Mais les mentalités changent et plusieurs études ont été lancées sur le territoire français avec notamment une étude PHRC en double aveugle qui démarre au CHU de Caen.

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