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Congrès

Publié le 29 jan 2021Lecture 3 min

Efficacité et tolérance d’un topique contenant de la cantharidine 0,7 % (VP-102) dans le traitement des molluscums contagiosum : résultats de 2 essais de phase 3

François CHASSET, Hôpital Tenon, Paris
Efficacité et tolérance d’un topique contenant de la cantharidine 0,7 % (VP-102) dans le traitement des molluscums contagiosum : résultats de 2 essais de phase 3

Les molluscum contagiosum (MC) sont une infection virale touchant fréquemment les enfants, mais également les patients immunodéprimés et les patients adultes avec activité sexuelle. La prévalence a été estimée entre 5 et 11 % chez les enfants de 0 à 16 ans, en faisant une des infections virales les plus fréquentes.

La prévalence a été estimée entre 5 et 11 % chez les enfants de 0 à 16 ans, en faisant une des infections virales les plus fréquentes. Les MC peuvent être associés à un prurit, des poussées d’eczéma — en particulier de dermatite atopique —, des surinfections bactériennes et parfois des douleurs. Le traitement varie beaucoup en fonction des praticiens et il n’existe pas d’attitude standardisée. Chez les cas peu étendus, une abstention peut tout à fait être proposée, mais le retentissement peut être parfois important pour les enfants avec des stigmatisations en établissement scolaire et une demande de thérapeutique importante. De plus, même si la disparition est spontanée, dans une étude de plus de 300 enfants de moins de 15 ans, la durée moyenne avant disparition était de 13 mois, dont plus de 10 % avec une persistance supérieure à 2 ans. Les options thérapeutiques sont nombreuses mais mal codifiées et en plus de l’abstention on peut discuter entre autres la cryothérapie, le curetage, la podophyllotoxine crème (0,5 %), l’imiquimod 5 %, hydroxyde de potassium 10 %, cidofovir topique… La cantharidine est un agent vésicant produit par Cantharis vesicatoria et est utilisée dans les traitements des MC depuis plus de 60 ans, mais sans formulation facilement accessible. Dans cette étude, les résultats de 2 essais de phase 3 rapportant l’efficacité et la tolérance d’un dispositif d’application cutanée contenant 0,7 % de cantharidine sont rapportés. Les patients incluables avaient plus de 2 ans, un diagnostic clinique de MC avec exclusion des formes associées à une immunosuppression (VIH ou médicamenteuse) et des formes périorificielles. Le VP-102 appliqué contenait de la cantharidine 0,7 %, de la gentiane violette pour reconnaître les lésions traitées et un agent amer pour éviter une ingestion orale chez l’enfant. Les participants étaient randomisés 3 : 2 pour recevoir du VP-102 ou un placebo. Le critère de jugement principal était la proportion de patients ayant une réponse complète (RC) définie par la disparition de tous les MC à J84 avec une analyse en intention de traiter. La RC à J21, 42, 63 et la tolérance étaient également évalués. Au total, les 2 essais de phase 3, CAMP-1 et CAMP-2, ont inclus respectivement 266 (160 dans le groupe VP-102 et 106 placebo), 262 (150 VP102) et 112 placebo. Les âges moyens des participants variaient de 6,3 ans à 7,5 ans entre les essais. Le sex ratio était globalement de 1 et plus de 80 % des patients étaient caucasiens. Le nombre moyen de MC variait entre 19 et 25 entre les essais. À J 84, le VP102 était supérieur au placebo sur le critère de jugement principal avec une RC observée 46,3 % pour VP-102 vs 17,9 % pour le placebo p < 0,001 dans CAMP-1 et 54 % vs 13,4 % p < 0,001 pour CAMP-2. De plus, à J84, le pourcentage moyen de surface corporelle avec disparition des MC variait entre 69 et 83 % pour le VP-102 vs 19-20 % pour le placebo. Le VP-102 était plus efficace que le placebo à tous les analyses intermédiaires. Les effets indésirables les plus fréquents étaient un prurit, une douleur, une hypopigmentation, avec une fréquence d’effet indésirable plus fréquente avec le VP102 97 % dans CAMP-1 et 94 % pour CAMP-2 avec le VP-102 vs 63 % et 66 %. Les effets indésirables sévères étaient également plus fréquents avec 12 % pour CAMP-1 et 3 % pour CAMP-2 avec le VP-102 contre 1 % et 0 % avec le placebo. Dans CAMP-1 ; 5 patients ont arrêté le VP-102 pour effet indésirable contre aucun dans le groupe placebo ; en revanche les résultats étaient similaires pour CAMP-2 (1 dans chaque groupe). Au total, ces 2 essais de phase 3 montrent la supériorité du VP-102 contenant 0,7 % de cantharidine par rapport à un placebo dans le traitement des MC chez l’enfant avec un taux de RC d’environ 50 % et une amélioration de la surface corporelle atteinte d’environ 70-80 %. Les effets indésirables étaient cependant fréquents, avec un pourcentage d’effets indésirables sévères entre 3 % et 12 % pour le VP-102 vs 0 % à 1 % pour le placebo. Ce traitement sera donc une alternative thérapeutique probablement intéressante, même si la place de ce traitement par rapport à l’abstention et aux autres thérapeutiques en pratique courante sera à établir.

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