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Congrès

Publié le 13 mai 2020Lecture 2 min

Dermatite atopique : quel est le poids des comorbidités ?

M. DEKER, Paris

La dermatite atopique (DA) est considérée aujourd’hui comme une maladie inflammatoire chronique systémique qui associe une altération de la barrière cutanée et des anomalies immunitaires. La détermination des comorbidités permet d’évaluer le fardeau de la maladie, d’orienter le dépistage et d’adapter la prise en charge. De multiples comorbidités ont été décrites associées à la DA : d’ordre allergique (asthme, rhinite, allergies alimentaires) qui traduisent un mode de réaction du système immunitaire vers la voie Th2 ; métaboliques (obésité, diabète, hypertension artérielle, hypercholestérolémie, maladies cardio- et cérébro-vasculaires) ; neuro-psychiatriques (anxiété, dépression, comportement addictifs) ; autres pathologies inflammatoires, auto-immunes et cancéreuses.

Le GREAT (Groupe de recherche sur l’eczéma atopique) a réalisé une étude afin de décrire les comorbidités de la DA chez l’adulte en France. Cette étude nationale multicentrique a été réalisée entre avril 2016 et février 2018. Tous les patients inclus ont renseigné une fiche de recueil standardisée des données cliniques : âge de début de la DA, score d’activité au moment du recueil, poids, taille, IMC, tour de taille, traitements antérieurs et actuels ; études des comorbidités : atopiques, cardiovasculaires, neuropsychiatriques, infectieuses, auto-immunes et tumorales. Au total, 311 patients ont été inclus (167 femmes et 144 hommes), d’âge médian 29,9 ans. Les caractéristiques anthropométriques ne retrouvent pas de lien entre la DA et l’obésité : poids médian 67 kg (57-79 kg) ; taille 170 cm (163-177), IMC 23 kg/m2 (21-26), TT 82 cm (73-91). Par mi ces patients, 245 (78,77 %) avaient au moins une maladie atopique associée. Comparativement aux patients n’ayant pas de comorbidité atopique, le SCORAD est plus élevé (46,25 vs 35,75), ainsi que score EASI (11,1 vs 5,75) chez les patients atopiques. Ces deux scores sont également plus élevés chez les patients ayant des antécédents familiaux de DA. Le pourcentage de patients ayant une anomalie métabolique ou une maladie cardiovasculaire est faible dans cette étude. En revanche, 32 % des patients ont des symptômes anxieux et 14 % des symptômes dépressifs. En outre, les comportements addictifs sont fréquents : 34 % sont des fumeurs actifs, 23 % consomment de l’alcool (mais rarement en quantité). Il n’a pas été retrouvé d’association avec des maladies néoplasiques, mais une augmentation des infections (chez 18 % des patients). Aucun lien avec les maladies auto-immunes ne ressort de cette étude. Les facteurs associés à la qualité de vie mesurée par le DLQI sont le tabac et les infections. Les facteurs associés à la sévérité (EASI, SCORAD) sont l’allergie alimentaire, les infections et l’asthme. La presque totalité des patients a reçu des dermocorticoïdes, 32 % du tacrolimus topique, 23 % une photothérapie, 22 % de la ciclosporine, 15 % du méthotrexate, 5,4 % une corticothérapie générale et 5,4 % du dupilumab. Les deux tiers n’ont pas bénéficié d’un traitement systémique et, parmi ceux qui en ont reçu, 52 ont eu 1 seul traitement systémique et 26 en ont eu 2. Au total, cette étude ne retrouve pas de comorbidité cardiovasculaire majeure associée à la DA. En revanche, elle met en exergue la fréquence des troubles anxio-dépressifs et du tabagisme, associée à la qualité de vie et à la sévérité de la DA.

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