Dermatite atopique, Eczéma
Publié le 30 avr 2025Lecture 2 min
Rémibrutinib, un inhibiteur de BTK prometteur dans l’urticaire chronique spontanée - Résultats des essais REMIX-1 et REMIX-2
François CHASSET, Hôpital Tenon, Paris

L'urticaire chronique spontanée (UCS) se définit par la persistance de plaques d’urticaire ou d’angioœdèmes pendant plus de 6 semaines, sans facteur dclenchant identifiable. Malgré les traitements de première ligne à base d’antihistaminiques H1 de seconde génération, plus de la moitié des patients présentent des symptômes persistants. Chez ceux-ci, l’omalizumab, un anticorps mono clonal anti-IgE, cons titue actuellement le traitement de seconde ligne recommandé, bien qu’il ne soit pas efficace chez tous les patients. Le rémibrutinib, inhibiteur oral hautement sélectif de la tyrosine kinase de Bruton (BTK), cible la dégranulation des mastocytes en aval du récepteur à IgE (FcεRI), mécanisme clé de l’UCS, et inhibe également l’activation des lymphocytes B, limitant la production d’auto-anticorps.
Évaluation du rémibrutinib dans deux essais de phase 3
Deux essais de phase 3 (REMIX-1 et REMIX-2), randomisés, multicentriques, en double aveugle et contrôlés par placebo ont évalué l’efficacité et la tolérance du rémibrutinib (25 mg x2/j) chez des patients présentant une UCS symptomatique sous antihistaminiques H1. Le critère principal était la variation du score d’activité de l’urticaire sur 7 jours (UAS7) entre l’inclusion et la semaine 12. Les critères secondaires comprenaient l’amélio ation des composantes prurit (ISS7) et papules (HSS7), la proportion de patients atteignant une UCS contrô lée (UAS7 ≤ 6) ou complète (UAS7 = 0) ainsi que les effets indésirables.
Au total, 925 patients ont été randomisés (REMIX-1 : 470, REMIX-2 : 455), avec un âge moyen de 43 ans et une prédominance féminine (environ 70 %). L’UAS7 moyen à l’inclusion était de 30. Parmi les patients inclus, environ 31 % avaient déjà reçu de l’omalizumab. Les patients traités par rémibrutinib ont montré une réduction significativement plus importante de l’UAS7 à la semaine 12 comparé au placebo (REMIX-1 : -20,0 vs -13,8 ; REMIX-2 : -19,4 vs -11,7 ; p<0,001 pour les deux études). Cette amélioration était visible dès la semaine 1 et persistait jusqu’à la semaine 24.
Les UCS contrôlées (≤ 6) à S12 concernaient 49,8 % (REMIX-1) et 46,8 % (REMIX-2) des patients sous rémibrutinib versus respectivement 24,8 % et 19,6 % sous placebo (p < 0,001). La réponse complète (UAS7 = 0) à S12 était obtenue chez 31,1 % (REMIX-1) et 27,9 % (REMIX-2) des patients sous rémibrutinib versus 10,5 % et 6,5 % sous placebo (p < 0,001). La fréquence des effets indésirables était similaire entre les groupes rémibrutinib et placebo (environ 65 %). La majorité des effets indésirables était modérée. Les effets indésirables les plus fréquents avec rémibrutinib étaient : la Covid-19 (10,7 %), une rhinopharyngite (6,6 %), des céphalées (6,3 %), pétéchies (3,8 %). Ces dernières, bien que plus fréquentes qu’avec le placebo (0,3 %), étaient transitoires et n’ont entraîné l’arrêt du traitement que chez un seul patient. Aucun décès n’a été rapporté.
Conclusion
Dans ces deux études de phase III, le rémibrutinib a démontré sa supériorité par rapport au placebo pour réduire l’activité de l’urticaire chez les patients atteints d’UCS réfractaire aux antihistaminiques H1, avec une efficacité rapide, dès la première semaine. La tolérance semble favorable. Le rémibrutinib semble donc une alternative thérapeutique chez les patients avec UCS ne ré pondant pas aux traitements actuels. Des essais versus omalizumab seraient intéressants pour mieux étudier sa place dans l’arsenal thérapeutique de l’urticaire chronique.
Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.
pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.
Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :
Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :