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Thérapeutique

Publié le 30 juil 2008Lecture 2 min

Syndrome d’hypersensibilité (DRESS) : corrélation entre HHV6 et gravité ?

Dr D. Farhi
Le syndrome d’hypersensibilité ou Drug Rash (or Reaction) Eosinophilia Systemic Symptoms (DRESS) est une forme particulière de toxidermie caractérisée par l’association de signes généraux, cutanés, viscéraux et d’une hyperéosinophilie, ainsi que par un délai de survenue de 2 à 8 semaines après la prise médicamenteuse et une évolution souvent prolongée. Les médicaments les plus souvent en cause sont les anticonvulsivants suivis par les 4 molécules suivantes : allopurinol, dapsone, salazosulfapyridine et minocycline.
Des flambées cliniques du DRESS peuvent être observées à distance de l’arrêt du traitement, ce qui suggère l’hypothèse de facteurs non médicamenteux pouvant influer sur le cours de la maladie. En 1997, une équipe française a rapporté un cas de DRESS phénobarbital associé à une réactivation du virus HHV6 (Descamps V et coll. Br J Dermatol 1997). En 2007, un groupe de consensus japonais a émis des critères diagnostiques, parmi lesquels, pour la première fois pour une toxidermie, la réactivation d’un virus (en l’occurrence HHV6) constituait un critère important. L’objectif de cette étude était de tester l’hypothèse d’un lien entre poussées cliniques du DRESS et réactivation du HHV6. Cent patients atteints de DRESS étaient inclus. Les molécules imputables étaient des anticonvulsivants (68/100), l’allopurinol (13/100), la salazosulfapyridine (8/100) ou la dapsone (5/100). Le délai médian entre la prise médicamenteuse et le premier signe de DRESS était de 29,5 jours. Pour chaque patient, une sérologie IgG quantitative anti-HHV6 était prélevée à deux moments au cours de l’évolution du DRESS (avant J14 et après J28). Les titres des IgG anti-HHV6 augmentaient d’un facteur ≥ 4 entre J14 et J28 chez 62/100 patients. Ces 62 patients présentaient une atteinte clinique plus marquée et une évolution plus longue du DRESS que les 38 patients ne présentant pas d’augmentation des IgG anti-HHV6 : fièvre prolongée (12 versus 5 jours, p < 0,001) ; adénopathies plus fréquentes (71 % versus 26 %, p < 0,001) ; rechutes plus fréquentes (52 % versus 18 %, p < 0,001) ; durée plus longue du DRESS (5,3 versus 2,8 semaines, p < 0,001). Parmi les 100 patients inclus, 5 décédaient au cours du suivi, tous avaient présenté une augmentation des IgG anti-HHV6. Une rtPCR HHV6 était réalisée à différents moments sur le sérum des 62 patients ayant présenté une augmentation significative des IgG anti-HHV6. Dixhuit de ces 62 patients présentaient une rtPCR HHV6 positive. Cette virémie HHV6 était détectable essentiellement entre J10 et J27. Elle était temporellement corrélée à des poussées fébriles et/ou d’hépatite cytolytique. Les auteurs concluent à une implication du HHV6 dans la physiopathologie du DRESS. Ils attribuent également au HHV6 une valeur diagnostique et pronostique dans le DRESS.

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