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Psoriasis

Publié le 12 juil 2007Lecture 4 min

Quelques nouvelles approches thérapeutiques dans le psoriasis

Dr Marie-Line Barbet
La recherche de nouvelles pistes thérapeutiques dans le psoriasis ne faiblit pas. Parmi les nouvelles approches présentées au cours de ce congrès, nous en avons retenu trois susceptibles ou non de venir prochainement enrichir les options thérapeutiques dans le psoriasis modéré à sévère.
La piste des anti-estrogènes L’influence du statut hormonal au cours de la grossesse, du post-partum et de la ménopause sur l’évolution du psoriasis a été mise en évidence dans plusieurs études, la plupart rétrospectives. Au cours de ce congrès, une équipe marocaine (1) a rapporté deux observations d’amélioration d’un psoriasis cutané sous tamoxifène. La première patiente âgée de 40 ans était atteinte d’un psoriasis cutané et articulaire rebelle au méthotrexate. L’administration de tamoxiféne prescrit pour un cancer du sein a eu un effet très favorable à la fois sur la dermatose et les lésions articulaires. Le second malade, un homme âgé de 29 ans a constaté un blanchiment durable de son psoriasis cutané lors du traitement par tamoxifène de sa gynécomastie. Les lésions dermatologiques sont réapparues deux semaines après l’arrêt du traitement anti-estrogénique. Une seule autre observation d’amélioration du psoriasis sous anti-estrogène a déjà été signalée. Cela est certes très insuffisant pour faire des anti-estrogènes une option thérapeutique dans le psoriasis rebelle mais peuvent-ils représenter une alternative de dernier recours ? Des études ultérieures nous le diront peut-être. Retour sur la voie de la vitamine A acide Les rétinoïdes oraux restent un traitement classique du psoriasis modéré à sévère bien qu’ils aient été récemment supplantés par les traitements biologiques. Cependant, la voie de la vitamine A acide pourrait être à nouveau exploitée dans cette indication avec l’émergence d’une nouvelle classe de molécules baptisées Retinoic Acid Metabolim Blocking Agents (RAMBAS) dont le chef de file, le Rambazole ® (R115866) inhibe in vitro le cytochrome P450 avec une haute spécificité contre les hydroxylases impliquées dans l’inactivation de l’acide rétinoïque all trans endogène. Il a été vérifié en expérimentation animale que  l’administration orale d’une  dose unique de R115866 chez le rat entraînait une augmentation marquée et prolongée (pendant 2 à 18 heures) des taux d’acide rétinoïque all-trans dans le plasma, la peau, la graisse, les reins et la rate des animaux. L’activité clinique du R115866 a été évaluée dans un essai ouvert (2) sur 19 patients souffrant de psoriasis modéré à sévère auxquels cette nouvelle molécule a été administrée à la dose de 1 mg par jour pendant 8 semaines. A ce terme, une diminution du Psoriasis Area and Severity Index (PASI) de 50 % a été notée chez 26 % des malades. Les résultats étaient encore plus satisfaisants deux semaines plus tard puisque 47 % des patients avaient alors un PASI 50. Les effets secondaires ont été légers à modérés : prurit, xérose, chéilites, élévation des triglycérides sanguins. Quel sera l’avenir du Rambazole dans le psoriasis ? L’avenir nous éclairera certainement sur ce sujet. Une étude de phase II sur le CNTO 1275 Après le TNF alpha, les biothérapies du psoriasis semblent se tourner désormais vers d’autres cytokines impliquées dans la pathogénie du psoriasis et en particulier la famille des interleukines p40. Les résultats d’un essai en double aveugle contre placebo évaluant dans le psoriasis l’efficacité du CNTO 1275, un antagoniste de l’Il 12 p 40 ont ainsi été présentés au cours de ce congrès (3). Il s’agissait d’un essai d’une durée de 52 semaines qui a concerné 320 patients randomisés pour recevoir soit le CNTO 1275, soit le placebo. Quatre groupes de traitement actif ont été constitués selon les modalités d’administration 1 injection sous cutanée de 45 mg ou 90 mg ou 4 injections de 45 mg ou 90 mg hebdomadaires. Une dose supplémentaire était prévue à la 16e semaine en l’absence de réponse satisfaisante au PGA (Physician’s global assessment). A la 12e semaine de suivi, une amélioration du PASI de 75 % a été observé respectivement chez 52, 59, 67 et 81 % des patients dans les quatre groupes recevant un traitement actif vs 2 % sous placebo (p<0,01 pour chacune des comparaisons). Une amélioration d’au moins 90 % du PASI a été constatée chez respectivement 23, 30, 44, et 52 % des patients recevant les 4 types de traitement actif (vs 2 % avec le placebo p<0,01 pour chacune des comparaisons). Seuls 87 malades ont eu besoin d’une dose supplémentaire de CNTO à la 16e semaine. La réponse au traitement est demeurée stable jusqu’à la 24e semaine puis a commencé à décliner au delà. Le traitement a été généralement bien toléré avec peu d’effets secondaires sérieux. Un peu plus de 4 % des malades ont développé des anticorps contre le CNTO 1275. Ces résultats semblent donc encourageants pour le CNTO 1275.

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