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Psoriasis

Publié le 20 fév 2019Lecture 4 min

Psoriasis et rhumatismes inflammatoires chroniques : intérêt des données en vraie vie

Catherine FABER, Paris

Congrès JDP

Les registres présentent des inconvénients, mais aussi des avantages par rapport aux études cliniques, en particulier l’autonomie des médecins impliqués dans la décision médicale, un suivi prolongé et des critères d’inclusion et d’exclusion plus souples permettant d’inclure le plus possible de patients.

Les registres comportent des données sur l’incidence et la prévalence des dermatoses et des cancers cutanés, sur l’efficacité au long cours des traitements et la survenue tardive d’événements indésirables, ainsi que les prédicteurs de réponse aux traitements. Ils ont aussi un intérêt en termes de recherche et d’amélioration des connaissances. Ils peuvent être financés par des institutions académiques, des subventions gouvernementales, des regroupements de patients ou l’industrie. En 2016, 48 registres patients de dermatologie ont été recensés (en langue anglaise). Sur 11 registres postmarketing, 10 portent sur le psoriasis. Depuis l’arrivée des biologiques en 2005, les registres ont donné lieu à 14 publications sur le suivi des traitements du psoriasis. Aux États-Unis, cette maladie fait l’objet de six registres auxquels s’ajoutent des bases de données d’assurances privées. En France, le registre PSOBIOTHEQ est une cohorte nationale prospective multicentrique de patients avec psoriasis cutané recevant un traitement systémique. Il résulte de la fusion de deux projets aux objectifs différents : PSOBIO, un PHRC de 2009 (évaluation de l’efficacité et de la tolérance des biothérapies en vraie vie) et Pso-Teq, développé par les industriels à la demande de la Commission de transparence (modalités de prescription, utilisation et bénéfices à long terme des biologiques en vraie vie). PSOBIOTHEQ 2 va inclure tous les traitements biologiques. Une harmonisation des données collectées dans les registres est nécessaire pour permettre de réaliser des comparaisons pertinentes et des métaanalyses à travers le monde. Registres versus essais cliniques À noter que les registres ne récupèrent pas tous les effets indésirables rares. Leurs inconvénients par rapport aux études cliniques qui, rappelons-le, incluent uniquement des patients « super sains » avec une maladie classique, sont l’absence de randomisation pour les choix de traitement selon les traitements antérieurs, la possibilité que certaines comorbidités et autres traitements agissent comme facteur de confusion et une moindre observance et adhésion thérapeutiques des patients. Ces deux types d’études fournissent des renseignements constructifs et complémentaires. L’aprémilast n’est pas encore incorporé au registre PSOBIOTHEQ, mais il existe des publications comparant les données en vraie vie à celles des essais cliniques. Comme dans les registres, les patients en vraie vie ont des psoriasis moins sévères, avec une initiation pour des PASI > 10. En revanche, les résultats sont tout à fait comparables en termes de qualité de la réponse clinique ou, éventuellement, d’évaluation de l’intérêt du traitement dans différentes localisations anatomiques. Dans le rhumatisme psoriasique Dans les rhumatismes inflammatoires chroniques, il y a plusieurs sources des données de vraie vie, dont les cohortes et les registres. En France, ces derniers sont surtout de registres par molécules, mais aussi par pathologie ou dédiés à une situation comme la grossesse. Hors de France, on dispose de nombreux registres de grande taille, notamment dans les pays scandinaves et en Amérique du Nord. Leur intérêt est du même ordre qu’en dermatologie, à savoir donner des réponses à des questions que les cliniciens se posent dans leur pratique. D’après le registre danois DANBIO par exemple, respectivement 74 % et 63 % des patients avec spondylarthrite axiale traités par un premier anti-TNF prennent encore leur trai tement à 1 an et à 2 ans. Ce main tien est d’autant meilleur qu’ils sont de sexe masculin et ont une faible fatigue et une CRP élevée. Dans le rhumatisme psoriasique (Rpso), contrairement à la polyarthrite rhumatoïde, il n’y a pas d’essais contrôlés comparant les résultats des biothérapies administrées en monothérapie ou associées au méthotrexate (MTX). On a donc recours aux analyses post-hoc des études cliniques et aux données de vraie vie de cohortes ou de registres. Elles montrent qu’il n’y a pas de bénéfice majeur à garder le MTX lors de la mise sous anti-TNF, mais les données actuelles sur le taux de maintien avec ces deux stratégies sont discordantes. La cohorte française APACHE, dont le promoteur est l’AP-HP, doit débuter en 2019. Elle sera consacrée au Rpso articulaire périphérique de moins d’un an. Elle va inclure 425 patients dans six centres avec un suivi de 10 ans. Le dermatologue libéral dans la génération des données en vraie vie Dans le psoriasis, les études en vraie vie permettent de connaître la population cible du médicament, la conformité de sa prescription à l’AMM, les conditions réelles de son utilisation et sa place dans les stratégies thérapeut iques. I ls apportent aussi des informations pratiques intéressantes comme les coûts liés à la maladie, les freins à l’observance thérapeutique et l’impact des mesures prises. Enfin, les registres donnent des indications précises sur le retentissement sur la vie quotidienne du patient et sur sa satisfaction vis-à-vis des traitements. En ce qui concerne l’aprémilast, 2 ans après l’obtention de son AMM, six études en vraie vie émanant de plusieurs équipes dans le monde ont déjà été publiées. Autres données en vraie vie, celles du SNIIRAM (Système national d’information interrégimes de l’Assurance maladie), grâce auxquelles on a pu évaluer l’impact économique du psoriasis, la persistance de ses traitements systémiques et la prescription par les dermatologues d’une contraception aux patientes mises sous acitrétine. Par ailleurs, le travail d’un réseau de dermatologues libéraux et hospitaliers a abouti à plusieurs publications notamment sur l’analyse de la population insatisfaite de sa prise en charge, les facteurs de risque de prise de poids sous anti-TNF ou le psoriasis chez les sujets âgés. C. FABER Symposium Celgène avec la participation de M.-A. Richard, P. Claudepierre et B. Halioua.

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