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Dermatite atopique, Eczéma

Publié le 31 mai 2025Lecture 3 min

Dermatite atopique : les avancées thérapeutiques marquantes de 2025

Sophie CARRILLO, d’après Guttman E. « Atopic Dermatitis : New Developments »

Lors du congrès de l’AAD 2025, le Pr Emma Guttman (Mount Sinai, New York) a présenté une synthèse percutante des avancées thérapeutiques dans la dermatite atopique. Des biothérapies ciblées aux nouvelles molécules topiques, un panorama enthousiasmant pour une prise en charge personnalisée.

La dermatite atopique (DA) touche environ 7 % des adultes et 15 % des enfants. Longtemps limitée à des traitements symptomatiques ou immuno-suppresseurs peu spécifiques, sa prise en charge bénéficie désormais d’un renouveau grâce à une meilleure compréhension des voies immunologiques impliquées. Lors du congrès de l’AAD 2025, Emma Guttman a présenté les grandes tendances en cours et à venir, témoignant d’un tournant décisif vers la médecine de précision.   Une inflammation systémique mieux cernée   La DA ne se limite plus à la sphère cutanée : plusieurs études ont établi des liens avec des comorbidités systémiques, notamment cardiovasculaires. L’implication de cytokines, comme IL-4, IL-13, IL-31 ou IL-22, a ouvert la voie à des traitements ciblés, au premier rang desquels figure le dupilumab. Cet anticorps monoclonal, dirigé contre le récepteur de l’IL-4, est désormais utilisé dès l’âge de 6 mois. Les essais SOLO 1 et 2 montrent une amélioration de 47 % à 50 % du score EASI-75 à 16 semaines dans les formes modérées à sévères. Au-delà de l’efficacité clinique, le traitement par dupilumab est associé à une tendance à la réduction des infections cutanées, un avantage significatif dans une pathologie fréquemment colonisée par Staphylococcus aureus. Dans la population pédiatrique, les données issues des études d’extension ont montré un profil de tolérance comparable à celui observé chez l’adulte, notamment en ce qui concerne le risque infectieux et la fréquence des conjonctivites, souvent redoutés dans cette population. Autre acteur majeur : le lébrikizumab, qui cible spécifiquement l’IL-13. Dans les essais ADVOCATE 1 et 2, il permet de maintenir une réponse EASI-75 chez plus de 75 % des patients à 52 semaines, avec un taux de conjonctivite inférieur à celui observé sous dupilumab. Dans la même lignée, le tralokinumab, autre anti-IL-13, a démon tré une efficacité durable au-delà de 56 semaines sur la réponse EASI-75, comme le montrent les données de l’étude ECZTEND.   Des cibles innovantes pour des profils patients variés   En marge des voies Th2, d’autres approches émergent. Le némolizumab, qui bloque l’IL-31R, a démontré une réduction significative du prurit et des lésions dans les études ARCADIA 1 et 2, en particulier chez les patients à prurit sévère. De plus, les voies de costimulation des lymphocytes T sont désormais explorées. Le rocatinlimab (anti-OX40) et l’amlitélimab (anti-OX40L) ont montré des réponses marquées (jusqu’à 53 % de réponse EASI-75 à 16 semaines), avec un maintien des bénéfices plusieurs semaines après l’arrêt. Les inhibiteurs de JAK, tels que l’upadacitinib ou l’abrocitinib, permettent une réponse rapide, notamment sur le prurit. L’étude HEADS UP montre que l’upadacitinib 30 mg atteint des taux supérieurs à ceux du dupilumab sur l’EASI-90 et EASI-100 dès 16 semaines. Toutefois, le profil de tolérance impose de la prudence, notamment chez les patients de plus de 65 ans et les fumeurs, en raison d’un risque accru d’événements indésirables : zona, événements thromboemboliques veineux, embolies pulmonaires et cancers. De nouvelles options topiques prometteuses   Dans les formes localisées ou modérées, les innovations topi ques complètent l’arsenal. Le ruxolitinib topique, inhibiteur de JAK 1/2, a montré des résultats significatifs dès 8 semaines dans les essais TRuE-AD, y compris chez l’enfant dès 2 ans. Le tapinarof (modulateur AHR) et le roflumilast (inhibiteur PDE4) ont également confirmé leur efficacité, avec des profils de tolérance satisfaisants. Ces traitements offrent une alternative ou un relais aux formes systémiques, selon l’étendue et l’évolution de la maladie. En conclusion, avec un pipeline riche, une diversité de mécanismes d’action et des résultats encourageants, la DA entre dans une nouvelle ère. Pour Emma Guttman, il ne s’agit plus seulement de contrôler les symptômes, mais d’anticiper les besoins spécifiques de chaque patient, en fonction de son profil immunologique, de son âge ou de ses comorbidités. Une avancée majeure vers une dermatologie sur mesure. D’après Guttman E. « Atopic Dermatitis : New Developments ». Session S055, Hot Topics, congrès AAD 2025, Orlando, mars 2025.

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