publicité
Facebook Facebook Facebook Partager

Photodermatologie

Publié le 28 sep 2023Lecture 2 min

Baisse de 60 % de l’activité en photothérapie depuis 2010

Vincent BARGOIN, d’après la communication du Pr François Aubin (CHU de Besançon) lors des 20es Journées nationales de la Société française de photodermatologie, Rennes, 21-23 juin 2023

Tandis que les chiffres de la CNAM montrent des baisses du nombre de séances, de patients et de prescripteurs de photothérapie en France, la Société française de photodermatologie (SFPD) cherche la juste place de cette activité.

Depuis l’apparition des traitements ciblés dans le psoriasis et la dermatite atopique, qu’est devenue l’activité de photothérapie en France ? En collaboration avec la CNAM, le Pr François Aubin (CHU de Besançon) s’est penché sur la question. Sa conclusion est sans appel : depuis 2010, le nombre d’actes, le nombre de patients, et l’effectif des dermatologues prescripteurs ont considérablement diminué. L’étude a été réalisée sur les données de l’Assurance-maladie, à partir du code spécifique (QZRP003) adressé par le médecin pour chaque séance de photothérapie. Deux périodes ont été examinées : 2007-2010 et 2010-2022. La première période est marquée par une augmentation de l’activité : + 12,3 % du nombre de séances UV, + 11,5 % du nombre de patients traités(1). Pour le Pr Aubin, cette évolution observée alors même que les biothérapies se développaient pourrait s’expliquer par une « inertie thérapeutique ». Entre 2010 et 2022, en revanche, les chiffres s’effondrent : - 60 % du nombre d’actes et - 63 % du nombre des patients traités. Quant à l’effectif des prescripteurs, en tenant compte de la diminution du nombre de dermatologues, il baisse de 37 % sur la période considérée. « Le code QZRP003 ne permet pas d’attribuer cette baisse à une pathologie ou à un traitement en particulier », note le Pr Aubin. Un certain nombre d’hypothèses peuvent cependant être avancées. La première raison est évidente et concerne l’efficacité des biothérapies, apparues dans les années 2000, et leurs contraintes moindres pour des patients qui ont de moins en moins le temps pour des séances en cabinet. Le Pr Aubin évoque également les dermatologues qui abandonnent la photothérapie au profit d’une activité esthétique, et nombre d’autres facteurs comme les ruptures de stock de 8-MOP ou la communication sur le risque carcinogène, qui « a peut-être stressé les jeunes dermatologues ». Dernière raison : le coût. Aux États-Unis, les trois premiers mois d’une biothérapie, après instauration, sont estimés entre 18 000 et 33 000 dollars – « ce qui explique sans doute que le Medicare enregistrait encore une augmentation du nombre de séances remboursées en 2015  », note le Pr Aubin. Pour sa part, il estime pourtant que « la photothérapie demeure une alternative thérapeutique intéressante en raison d’un bon rapport bénéfice/risque et de son faible coût ». Reste cependant que la formation des dermatologues est primordiale pour enrayer la baisse d’activité, de même qu’une redéfinition plus précise des patients concernés et des indications, et probablement le développement des appareils de photothérapie à domicile.

Attention, pour des raisons réglementaires ce site est réservé aux professionnels de santé.

pour voir la suite, inscrivez-vous gratuitement.

Si vous êtes déjà inscrit,
connectez vous :

Si vous n'êtes pas encore inscrit au site,
inscrivez-vous gratuitement :

Version PDF

Articles sur le même thème