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Photodermatologie

Publié le 07 juil 2023Lecture 2 min

Produits de protection solaire : des allergènes sous surveillance

Vincent BARGOIN, Paris

Oxybenzone et octocrylène arrivent toujours en tête des agents de photoprotection responsables de photoallergies.

Alors que l'utilisation des produits de protection solaire (PPS) ne cesse de croître, où en est-on de la question des allergies ? Pour le Dr Martine Avenel-Audran (CHU d'Angers), le tableau est plutôt rassurant, puisque l'on ne constate pas d'augmentation massive des cas rapportés. La situation reste néanmoins sous surveillance. Des données rétrospectives européennes montrent ainsi que les filtres UV se classent en seconde position, après les AINS, parmi les allergènes les plus fréquents, tandis qu'en Chine, ils arrivent juste derrière les dépigmentants et les déodorants. L'allergie aux PPS n'est donc « pas exceptionnelle », résume le Dr Avenel-Audran. Oxybenzone (benzophénone-3) et octocrylène restent les agents les plus fréquemment mis en cause dans les dermites et photoallergies de contact, en particulier chez les patients ayant déjà souffert d'une photoallergie au kétoprofène, du fait d’une réactivité croisée. Ces produits étant connus sous plusieurs appellations, le Dr Avenel-Audran signale une revue récente recensant sous la forme d’un tableau, les différents filtres UV et les agents sous leurs différentes dénominations qui les composent et leur autorisation dans différents pays(1). S'agissant de l'oxybenzone, très réglementé en Europe, une certaine prise de conscience semble opérer aux États-Unis, où son utilisation dans les PPS est en baisse. Le problème est que ce même produit est également employé dans des plastiques, et dans certaines encres utilisées pour les tatouages ou l'imprimerie. Quant à l'octocrylène, il est très utilisé puisque, comme l'oxybenzone, il couvre les UVB et les UVA courts. Et comme l'oxybenzone, les allergies se rencontrent dans 80 % des cas chez des sujets présentant un photopatch-test positif au kétoprofène. « Attention à l'octocrylène de la batterie standard de PPT, signale le Dr Avenel-Audran. Le produit est trop purifié, et le test peut donner des résultats négatifs, quand l'octocrylène des PPS contient des résidus de benzophénone à des taux parfois importants ». Le Dr Avenel-Audran signale également deux nouveaux allergènes potentiels. D'une part, la scutellaire du lac Baïkal (Scutellaria baicalensis), plante utilisée par la médecine traditionnelle chinoise, et dont des extraits sont incorporés à un nombre croissant de PPS, en raison de leurs propriétés antioxydantes. D'autre part, l'oléoyl tyrosine, autobronzant et émollient, présent dans les PPS, les autobronzants et les soins après soleil. Dans tous les cas, l'enquête doit comporter des photopatch-tests avec ces agents photoprotecteurs, les simples patch-tests pouvant se révéler négatifs, et le cas échéant, l'enquête doit être étendue à tous les ingrédients du PPS.

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