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Psoriasis

Publié le 09 jan 2023Lecture 3 min

Un lien entre mauvaise qualité de l’air et poussées de psoriasis ?

Marie-Line BARBET

L’évolution du psoriasis, dermatose inflammatoire chronique, est émaillée de poussées qui peuvent être déclenchées par différents facteurs tels que des événements stressants, des infections, la prise de certains médicaments. En revanche, le rôle éventuel de la pollution n’est pas connu même si l’on sait qu’elle aggrave d’autres maladies cutanées inflammatoires telle que la dermatite atopique.

C’est pourquoi une équipe de Vérone a entrepris, à partir de leurs dossiers électroniques, une analyse rétrospective des données de patients vus entre septembre 2013 et janvier 2020 pour un psoriasis en plaque dans leur service de dermatologie de l’hôpital universitaire de Vérone. Les patients inclus étaient ceux qui avaient reçu un traitement par voie générale, quel qu’il soit, pendant au moins 6 mois avant la consultation, ayant eu au moins deux mesures consécutives du PASI (Psoriasis Areas and Severity Index) dans un intervalle de 3 à 4 mois, habitant dans une zone de 10 km à distance d’un site de mesure de la pollution de l’air et ayant eu une poussée de psoriasis définie par une augmentation du PASI de 5 ou plus entre deux consultations en dermatologie séparée de 3 mois. Plus de 15000 mesures des concentrations de polluants dans l’air provenant du bulletin de l’Institut de protection de l’environnement italien (Italian Institute for Environmental Protection and Research) ont été exploitées.   Effets de la pollution dans la plaine du Pô Au total, 957 patients atteints de psoriasis en plaques avec 4398 visites de suivi ont été inclus. Ils avaient en moyennes 61 ans (DS 15 ans) et 602 étaient des hommes (62,9 %). Trois cent soixante-neuf d’entre eux ayant eu des poussées de psoriasis ont participé à une étude en cross over, où ils étaient leur propre témoin. En effet, les concentrations de différents polluants essentiellement liées à la combustion de l’essence lors de l’utilisation des véhicules automobiles et aux émissions industrielles (monoxyde de carbone, NO2, autres oxydes d’azote, benzène, particules grosses [PM 2,5 à 10 m de diamètre ou PM10], particules fines de moins de 2,5 m [ou PM 2,5]) mesurées au cours des 60 jours précédant la consultation pour poussée de psoriasis ont été comparées aux concentrations mesurées avant les consultations de suivi du traitement systémique. Il est apparu que les concentrations en polluants étaient significativement plus élevées dans les 60 jours avant la poussée (PASI médian au moment de la poussée : 12) par rapport au PASI de la visite de contrôle (PASI médian 1). De même dans une approche transversale, l’exposition à une concentration moyenne de PM10 de plus de 20 g par m3 et de PM 2,5 et plus de 15 dans les 60 jours précédents la consultation pour suivi de traitement systémique (conventionnel ou biothérapie) a été associée à un risque plus élevé de PASI de 5 ou plus (odds ratio ajusté 1,55, Intervalle de confiance à 95 % : 1,21 à 1,99 et ORa de 1,25 ; IC : 1,0 à 1,57, respectivement.) Ainsi cette étude suggère-t-elle que la pollution atmosphérique peut-être un élément déclencheur des poussées de psoriasis. D’autres travaux seront certainement nécessaires pour élucider le mécanisme de cette association (aggravation de l’inflammation, moins bonne réponse au traitement ?) et la vérifier dans d’autres régions que la vallée du Pô...

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