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Acné

Publié le 13 déc 2022Lecture 3 min

Acné du tronc : deux essais prometteurs avec le trifarotène

Caroline MARTINEAU, d’après la communication « Acne vulgaris and acneiform eruptions » du Pr Ulrike Blume-Peytavi (Allemagne), EADV 2022

L’acné du tronc n’a pas fait l’objet d’études spécifiques, aussi les recommandations thérapeutiques sont celles de l’acné de la face alors que cette localisation, plus fréquente et plus sévère chez les garçons, mériterait une prise en charge distincte. Deux études randomisées en double aveugle montrent l’efficacité d’un nouveau rétinoïde : le trifarotène.

Pensez à dévêtir les adolescents L’acné du tronc concerne principalement le dos, mais aussi la poitrine, les épaules voire les bras. Elle est rarement isolée, presque toujours associée à une acné du visage, mais souvent plus sévère que celle-ci chez le même individu. Plus fréquente chez les garçons, elle peut laisser des cicatrices atrophiques et hypertrophiques majeures ayant un fort impact négatif sur l’estime de soi. Ces cicatrices sont provoquées par l’atrophie de la glande sébacée liée à l’infiltration inflammatoire chronique, d’où la nécessité de la traiter le plus précocement possible.L’acné du tronc et l’acné du visage partagent la même physiopathologie bien que l’hyperséborrhée ne semble pas être un facteur majeur dans l’acné du tronc, contrairement à la perte de diversité du microbiome. L’acné du tronc apparaît liée à la perte de la diversité de C acnes sur le dos par rapport aux individus sains, associée à la prédominance du phylotype IA1 (Cutibacterium acnes est une bactérie subdivisée en 6 phylotypes [IA1, IA2, IB, IC, II et III] jouant un rôle majeur dans la physiopathologie de cette dermatose inflammatoire).   Formes graves et rares à mettre à part L’acné conglobata est une forme sévère d’acné nodulo-kystique du tronc avec lésions des épaules, de la poitrine, du haut des bras. Elle peut s’observer dans les suites d’une acné pustuleuse chez les utilisateurs de stéroïdes anabolisants (bodybuilding) et/ou lors d’un traitement par isotrétinoïne per os. L’acné fulminans (9/10 chez des garçons) est une acné conglobata aiguë, fébrile et ulcérative ; elle est rare mais sévère, associée à des symptômes systémiques et impose une hospitalisation.   Pas d’études consacrées aux habituelles acnés du tronc Aucune des six échelles d’évaluation de la sévérité de l’acné et des cicatrices d’acné validées ne concerne l’acné du tronc isolément, et, par conséquent, aucune étude spécifique sur le retentissement de l’acné du tronc ou de ses séquelles sur la qualité de vie n’est disponible alors que cette forme d’acné semble avoir un retentissement émotionnel et social important. Il n’existe pas non plus de recommandation thérapeutique spécifique la concernant. Comme pour l’acné du visage, la prise en charge repose sur les traitements topiques (trétinoïne, adapalène, peroxyde de benzoyle, érythromycine ou Dalacine) et sur les traitements systémiques : antibiothérapie (doxycycline ou lymécycline) ou isotrétinoïne per os sans AMM spécifique dans cette indication. Le tronc étant caché par les vêtements, l’observance des traitements est moins bonne que dans l’acné faciale chez les adolescents.   L’efficacité d’un rétinoïde topique spécifique L’efficacité du trifarotène, nouveau rétinoïde spécifique des récepteurs de l’acide rétinoïque gamma, a été montrée dans deux essais randomisés en double aveugle sur 12 semaines, chez des sujets de 9 ans et plus, comparant une application quotidienne de crème à base de trifarotène dosé à 50 μg/g à celle d’une crème contrôle sans principe actif. Les patients inclus dans les études (1 208 pour l’une et 1 212 pour l’autre) présentaient une acné modérée, au niveau du visage et du tronc. Une amélioration significative avec réduction du nombre des lésions inflammatoires et rétentionnelles à l’issue de la période de traitement est nette dans le groupe traité par le trifarotène avec un effet perceptible entre 2 et 4 semaines d’application. L’efficacité clinique similaire était sur le tronc et le visage, mais la tolérance était meilleure sur le tronc. « Il s’agit donc du premier traitement topique spécifiquement étudié dans l’acné du tronc », souligne le Pr Ulrike Blume- Peytavi. Ce traitement est d’autant plus précieux qu’une prise en charge précoce est indispensable pour éviter les séquelles fréquentes et disgracieuses. Pour traiter précocement, le dermatologue doit examiner le dos, le buste et la poitrine de ses jeunes patients malgré les réticences fréquentes des adolescents à se dévêtir

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