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Psoriasis

Publié le 07 juil 2022Lecture 3 min

Efficacité des anti-TYK2 oraux dans le psoriasis : efficacité d’un essai de phase II

François CHASSET, service de dermatologie et d’allergologie, hôpital Tenon, Paris

Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique qui touche jusqu’à 2-3 % de la population mondiale. Cette pathologie est associée à un retentissement potentiellement majeur sur la qualité de vie. De très nombreuses biothérapies ont été développées ces dernières années permettant d’augmenter considérablement l’arsenal thérapeutique.

La plupart des biothérapies développées, anti-TNFalpha, anti-IL12-23, anti IL-17, anti-IL-23 sont des molécules par voie sous-cutanée ou intraveineuse, ce qui peut dans certains cas limiter leur utilisation. Plus récemment, les inhibiteurs de JAK ont été évalués dans le psoriasis et le rhumatisme psoriasique avec des résultats intéressants – même si peut-être moins prometteurs que les anti-IL-17 et 23 – malgré l’absence de comparaison directe. Les anti-JAK ont l’avantage d’être des molécules orales. En revanche, dans différents articles résumés dans cette revue, nous avons récemment rapporté plusieurs potentiels effets indésirables des anti-JAK. L’inhibition sélective de TYK 2 pourrait présenter l’avantage d’avoir une action inhibitrice sélective des cytokines impliquées dans le psoriasis sans avoir d’impact sur les cytokines ayant un rôle sur les cytopénies, les dyslipidémies ou la majoration du risque infectieux. Dans cet article, les auteurs rapportent les données d’efficacité et de tolérance dans le psoriasis en plaque au cours d’un essai de phase II. Il s’agissait d’un essai de phase II, international, multicentrique, évaluant l’efficacité du PF-06826647, un inhibiteur oral de TYK 2 réalisé entre juin 2019 et novembre 2020. Les patients inclus avaient un psoriasis depuis > 6 mois avec un score PASI   12 et un score Physician’s global assessment (PGA) 3-4 (modéré à sévère) avec une surface corporelle atteinte > 10 %. Les patients étaient randomisés 1 : 1 : 2 : 2 : 2 pour recevoir un placebo ou des doses de 50-100-200-400 mg d’anti-TYK2 jusqu’à la semaine 16, puis des doses 200 ou 400 mg/j pour 24 semaines. Le critère de jugement principal était la proportion de patients obtenant le PASI 90 à la semaine 16. Plusieurs autres critères étaient évalués en particulier la tolérance. Au total, 179 patients ont été randomisés. À la semaine 16, le score PASI 90 a été atteint chez environ 5 % des patients traités par placebo. Les patients traités par dose de 200 et 400 mg/j ont eu une amélioration supérieure du score PASI 90 par rapport au placebo (pour la dose de 200 mg, 33 % de mieux [IC 90 % 18.0,47.1], p = .0004 et pour la dose 400 mg/j, 46,5 % de mieux [30.6,60.6], p < .0001). Des résultats similaires ont été obtenus pour le PASI 75 %. En ce qui concerne les données de tolérance, on notait une proportion similaire d’effets indésirables. Néanmoins, un arrêt de traitement pour effet indésirable a été observé chez seulement 1 patient sous placebo (2 %) contre 9 chez les malades traités (5 %). Les effets indésirables observés étaient principalement des élévations des CPK > 2N (19 %), des neutropénies (6 %). Plusieurs cas d’hypertension artérielle ont été observés en particulier à la dose de 400 mg/j mais n’ont pas été considérés comme en lien avec le traitement. De façon notable, aucun cas de zona, d’épisode thromboembolique ou de cancer n’a été observé pendant l’étude. Au total, cette étude suggère une efficacité des anti-TYK2 oraux avec un profil de tolérance qui semble meilleur que celui des anti-JAK, en particulier pour les zonas ou les thromboses. Cependant, il est nécessaire de confirmer ces résultats dans une plus grande cohorte. Enfin, bien qu’une comparaison avec un autre biologique n’ait pas été réalisée dans cet essai, l’efficacité semble inférieure à un anti-IL-17 ou un anti-IL-23, par exemple sur le PASI 90. La place de ce traitement, qui est également en cours d’évaluation dans le rhumatisme psoriasique et le lupus cutané, reste donc à définir.

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