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Plaies et cicatrisation

Publié le 17 juin 2012Lecture 3 min

Un point de compression

Dr Catherine Griffart

Bien que largement recommandée dans la prise en charge des affections veineuses chroniques, le mécanisme d’action de la compression n’est pas connu avec précision.

Afin de mieux appréhender les effets anatomiques de la compression, une équipe a réalisé une modélisation des effets de différents niveaux de compression sur les structures anatomiques (os, muscles, peau, veines superficielles et profondes). Cette modélisation a été construite à partir de l’examen en séquence T2 pondérée d’ IRM des mollets de 12 sujets (classification CEAP [clinique, étiologique, anatomique et physiopathologique C0 : 4, C2-C4 : 8] dans différentes positions (debout couché) avant et après l’application d’une compression par différentes méthodes : chaussettes et bandes. De manière tout à fait paradoxale, pendant la contraction du mollet en position couchée et debout, une réduction de 60 à 80 % du volume des veines profondes est observée grâce à la compression même lorsque celle-ci est seulement de 20 mm Hg tandis que le réseau superficiel n’est pas significativement modifié. Le résultat est le même avec une compression de 50 mm Hg et il faut au moins appliquer une pression de 70 mm Hg pour réduire le volume des veines superficielles. Pendant la contraction musculaire, la compression semble agir comme une « super aponévrose » et elle pourrait jouer un rôle important dans l’activation de la pompe du mollet pendant la marche même si elle est modérée.   Les recommandations de la HAS Pour la HAS néanmoins, la pression reste le principe actif des bas de compression et des bandages. Revoyant ses recommandations à l’aune des publications scientifiques et des opinions d’expert, elle préconise l’utilisation de la compression -comme traitement de base pour les stades 2 (varices) à 6 (ulcère ouvert) de la classification CEAP, -pour la prévention de la thrombose veineuse chez les sujets à haut risque en complément du traitement anticoagulant ou lorsque celui-ci est contre indiqué (bas de 15 à 25 mm Hg) -chez la femme enceinte ou dans le post-partum (15-20 mm Hg) -en association aux anticoagulants dans le traitement des thromboses proximales (bas de 20 à 36 mm Hg). La compression doit être maintenue  pendant au moins 2 ans pour éviter la survenue d’un syndrome post thrombotique.  Il est rappelé qu’à pression égale il n’y a pas de différence d’efficacité entre les différentes options (bas ou bandages) proposées, les bandages étant préconisés pour une utilisation de courte durée et les bas pour une durée plus longue. La pression des bas est déterminée par le fabricant, celle des bandages dépend de la technique de l’opérateur.   Un exercice difficile Tout ceci ne doit pas obérer le fait que la compression n’est pas vraiment un traitement facile à suivre. Une enquête menée auprès de 320 patients de 40 phlébologues montre ainsi que 17,8 % d’entre eux éprouvent des difficultés importantes à enfiler leurs bas de compression élastique. Malheureusement parmi ceux-ci figurent aussi les patients qui ont le plus besoin d’une compression ! Face aux obstacles rencontrés, le praticien est trop souvent amené à prescrire des compressions d’un niveau plus modéré que celui requis. Une meilleure éducation des malades pourrait peut-être pallier ces difficultés.

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