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Cancérologie

Publié le 07 oct 2008Lecture 3 min

Traitements des lymphomes cutanés : état des lieux

Dr Patrice Plantin
Concernant le traitement des lymphomes T cutanés, une formule (non dénuée d’humour) a servi de conclusion au Professeur Zinzazi de Bologne résumant la situation : « Il y aura bientôt plus de drogues disponibles que de malades présentant un lymphome T cutané ». Ceci veut dire d’une part que de nouveaux médicaments issus de la recherche en biologie moléculaire apparaissent régulièrement, et d’autre part, qu’aucun d’entre eux ne permet, pour le moment, la guérison des malades traités. Néanmoins, certaines avancées thérapeutiques sont particulièrement intéressantes, notamment dans le domaine de la radiothérapie et des molécules innovantes.
KJ. Neelis et coll. ont présenté une technique originale de radiothérapie concernant des patients présentant soit des mycosis fongoïdes soit des lymphomes B cutanés pour lesquels les traitements « classiques » ont échoué. Il s’agit d’une irradiation de 4 grays en 2 séances ou de 8 grays également en 2 séances, des plaques concernées. Dans cette série, il s’agissait de 18 cas de lymphomes B cutanés et de 31 cas de mycosis fongoïdes. Les lymphomes B cutanés ont répondu dans près de 75 % des cas au traitement avec cependant une récidive observée au niveau de 13 lésions sur 44 nécessitant un 2ème traitement. 17 lésions de mycosis fongoïde traitées à 4 grays n’ont pas involué dans 70 % des cas, nécessitant un 2ème traitement à 8 grays. Ce traitement palliatif de lésions cutanées tumorales de lymphomes cutanés B et T a toujours été bien toléré et les doses faibles reçues ont permis de répéter le traitement si cela était nécessaire (1). L’électronthérapie corps entier, utilisée depuis près de 30 ans au cours du mycosis fongoïde, a fait l’objet de plusieurs communications. Cette technique se déroule selon un protocole bien standardisé apportant 30 grays au corps entier avec une médiane sans récidive de l’ordre de 3 ans et une tolérance qui est relativement bonne ; les effets secondaires étant dominés par la fatigue et une leucopénie. L’adjonction d’un rétinoïde (bexarotène) n’améliore pas la performance de l’électronthérapie corps entier (2). La 2ème communication insistait sur la possibilité d’un 2ème traitement apportant, là encore, une trentaine de grays avec une bonne efficacité(3). Enfin, une « mini-électronthérapie » corps entier de l’ordre de 4 grays semble permettre de contrôler certaines lésions au prix d’une toxicité également minime (4). Le zanolimumab (HuMax-CD4®) est un anticorps monoclonal humain anti-CD4 qui a été utilisé au cours d’un essai de phase II chez 47 patients atteints de mycosis fongoïde et de syndrome de Sézary. 56 % des patients MF ont répondu à de fortes doses (980 mg/j) versus 15 % traités à faible dose (280 mg/j). Le taux de réponse de Sézary était stable autour de 20 % quelque soit la dose proposée. D’autres essais sont prévus afin de mieux préciser la place du zanolimumab chez les patients intolérants ou réfractaires au bexarotène (5).

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