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Laser et autres techniques

Publié le 01 mai 2011Lecture 4 min

Quand l’épilation laser dérape…

V. FERRAND-MANGIN, Paris

C’est à la fin du XVIIe siècle, que Louis XVI met un terme à la guerre entre « barbier chirurgien à robe courte » et « barbier chirurgien à robe longue ». À ceux formés par la Faculté, il accorde saignée, lavement, amputation…, mais « le poil », ils doivent le partager avec les barbiers à robe courte, ces derniers emportant le commerce du cheveu. Au XXIe siècle, cette guerre du poil semble renaître…

 
• 1878. Le docteur Charles Michel, ophtalmologue américain, adapte l’électrolyse à la destruction des trichiasis. De l’électrolyse à la thermolyse, de plusieurs dizaines de secondes à quelques centièmes de secondes, les machines et les aiguilles s’affinent… pour le plus grand confort des patients et pour éviter tout risque cicatriciel. Mais le geste reste toujours très opérateur- dépendant. • 1917. Le docteur Albert Einstein pose les prémices du laser et permet quelques années plus tard l’apparition des lasers dépilatoires. Dans cette indication, il s’agit d’une photothermolyse selective : par un processus d’absorption de la lumière par une cible (un chromophore), on obtient une conversion de la lumière en chaleur et une destruction des structures par effets thermiques, en confinant les dommages thermiques aux follicules. Faute d’un chromophore spécifique du poil, nos appareils agissent sur des chromophores non spécifiques comme la mélanine, l’oxy-désoxyhémoglobine, l’eau, entraînant parfois des réactions indésirables…   Un mot pour qualifier le poil : hétérogénéité Les poils sont hétérogènes… – par leurs couleurs, du fait de la présence de mélanine, de phaéomélanine ou de bulles d’air dans leur corticale ; – par leurs tailles (tableau 1) : du duvet au poil intermédiaire ou terminal, ils passent d’un aspect à l’autre sous l’influence de différents stimuli ; – par leur distribution (tableau 2) : particulièrement abondants sur le visage, ils rendent impossible toute épilation définitive de cette zone ; – par leur cycle — anagène, catagène, télogène —, ils apparaissent en une véritable mosaïque changeante (tableau 3) ; – par leur développement hormonodépendant, non hormonodépendant, génétique, nutritionnel, saisonnier, etc. Cet aspect multifactoriel rend son éradication en totalité ou en partie difficile, malgré l’association de différentes techniques. Photothermolyse et brûlures Tout lasériste a brûlé ou brûlera. Une douleur trop intense doit alerter le médecin : choix des fluences, refroidissement, non-respect des contre-indications, etc. Mais, attention aux prescriptions abusives de crèmes anesthésiantes (figure 1). Les hyperpigmentations ou hypopigmentations secondaires sont le plus souvent transitoires, et rares sont les cicatrices secondaires à la dépilation laser (figure 2).   Épilation et dépilation « C’est en phase anagène que le poil est détruit par le laser (intégrité bulbe/bulge, chargé en mélanine). Mais tous les poils en phase anagène ne sont pas détruits par le laser… » Entre la demande et les résultats, il y a les bons, les moyens et les mauvais répondeurs. Bon répondeur… mais Plus qu’un simple allongement du cycle pilaire, on peut obtenir une diminution de la pilosité de 60 à 80 % en 4 à 8 séances sélectionnant chromophore et zone. Le maillot, les aisselles, les jambes répondent particulièrement au laser. Ce sont des zones de densité pileuse moyenne (60 à 80 follicules par cm2), constituées principalement de poils terminaux pigmentés et majorés par les épilations traditionnelles. Pour parfaire le résultat, des « retouches » seront nécessaires pour des zones résistantes (genoux, face externe jambe, maillot en regard de l’arcade crurale, etc.), et pour des poils trop fins ou trop profondément enchâssés dans le derme et l’hypoderme. Seule l’épilation électrique peut finaliser une épilation sur le corps. Cette dépilation est irrémédiable, et face à certaine demande, notamment chez les plus jeunes, dictée par la mode ou un compagnon, le conseil du médecin prend toute son importance (figure 3). Le pourcentage de poils en phase anagène détermine le nombre de passages et le délai entre deux séances… Un visage nécessitera moins de passages (4 à 5), toutes les 4 semaines, tandis que 7 à 8 passages seront nécessaires sur le corps, avec un intervalle de 8 à 10 semaines. Répondeur moyen   Figure 2. Hyperpigmentation secondaire de la ligne ombilicale. Véritables « nomades du laser », des patientes cumulent 15, 20, voire 30 séances pour une faible dépilation  

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