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Cosmétologie, Esthétique

Publié le 15 mar 2009Lecture 5 min

Méthodes non invasives dans l’évaluation des produits anticellulite

A. PETITJEAN, P. HUMBERT, Centre d’études et de recherche sur le tégument (CERT), CHU Saint-Jacques, Besançon
L'évaluation de la cellulite et donc de l’efficacité des produits anticellulite est basée principalement sur l'observation clinique et la mesure de la circonférence des cuisses. Il est également possible de la quantifier par des méthodes non invasives de biométrologie cutanée.
Qu’est-ce que la cellulite ? La cellulite, ou hydrolipodystrophie, représente un préjudice esthétique fréquent chez les femmes, caractérisé par un aspect en « peau d’orange » ou capitonné de la peau. Elle n’est pas spécifique d’un surpoids chez la femme, bien qu’une augmentation de l’adiposité l’exacerbe. Elle résulte d’un phénomène complexe mettant en jeu le système microcirculatoire et lymphatique, la matrice extracellulaire et la présence d’un excès de graisse souscutanée dans le derme, ce qui est assez commun. La cellulite peut être localisée dans plusieurs régions du corps, avec une prédilection pour les régions des fesses, de la zone latérale de la cuisse, de la face interne et postérieure de la cuisse, de l'abdomen, de la nuque, de la partie latérale et postérieure des bras et de la partie interne des genoux. Cependant, chez des personnes prédisposées, la cellulite peut même atteindre les chevilles. De nombreux facteurs prédisposants en influencent l'apparition, parmi lesquels le sexe, l’hérédité, l’ethnie, la surcharge pondérale, la sédentarité et l’âge sont les plus impliqués. Les fluctuations hormonales et les problèmes circulatoires (au niveau microcirculatoire ou lymphatique) sont considérés comme les causes les plus importantes de la cellulite. Évaluation de la cellulite Mesure de la circonférence Le périmètre de la cuisse peut être mesuré simplement afin de suivre son évolution au cours du temps (réduction de l’oedème, effet sur la couche grasse). Il importe de repérer de façon précise l’endroit où ces mesures sont réalisées. Pour ce faire, il est possible d’utiliser une toise, qui permet de mesurer la hauteur à laquelle la mesure est effectuée, sur laquelle est fixé un repère. Un mètre de couturière est ensuite appliqué sur les repères effectués afin de réaliser les mesures centimétriques. Cette technique peut aussi être réalisée au niveau des hanches et des chevilles (au-dessus des malléoles) (1). Thermographie La thermographie consiste à appliquer sur la peau des feuilles de cristaux liquides de cholestérol (Thermo-Cell-Test®) qui changent l'émission de couleurs. Ainsi, il est possible de déterminer les changements de température à la surface de la peau, et d’observer le degré et le stade de la cellulite tels que décrits par Curri (figure 1). Figure 1. Images thermographiques. A : stade II aspect « moucheté ». B : stade III aspect dit de « peau de léopard ». Évaluation des propriétés mécaniques Des dispositifs basés sur le principe de la torsion (Torquemeter®) ou de la succion (Cutometer®) peuvent être utilisés pour évaluer des propriétés mécaniques de la peau, telles l’extensibilité et l’élasticité, afin de quantifier l’efficacité des cosmétiques (1). Évaluation de la microcirculation La microcirculation est une cible d’action des traitements anticellulite. Deux techniques, le laser Doppler imager et la vidéo-capillaroscopie, permettent de l’évaluer (2). Le laser Doppler imager est une technique optique utilisée pour évaluer le flux sanguin superficiel (derme papillaire) (1). La vidéo-capillaroscopie est basée sur la microscopie optique in vivo et permet de visualiser les anses capillaires du derme papillaire (3). Les images obtenues par vidéocapillaroscopie (x 200) sont ensuite analysées par un procédé numérique permettant de mesurer la densité capillaire (4,5). Ultrasons L'échographie est utilisée pour étudier l’épaisseur, la qualité du tissu conjonctif et la composante oedémateuse de la cellulite. Différents chercheurs ont mesuré l'épaisseur de la couche graisseuse au moyen de l'imagerie par ultrasons de 10 à 14 MHz, mais il est très délicat de déterminer la frontière entre cette couche graisseuse et les tissus conjonctifs/muscles. La mesure de l'épaisseur moyenne de l’hypoderme est donc peu précise. En revanche, en augmentant la fréquence à 20 MHz, l'interface entre le derme/épiderme et la couche graisseuse sous-cutanée est visible, ce qui permet de mesurer la surface de cette frontière. En condition normale (sans cellulite), l'interface entre le derme et les tissus adipeux est irrégulière mais plutôt lisse. En présence de cellulite, cette surface n'est pas lisse, mais très irrégulière. La surface de cette interface peut être quantifiée et utilisée comme une mesure du degré de la cellulite (6). Mesure de la topographie de surface La cellulite présente des irrégularités (peau d’orange) et, en principe, les mesures de surface cutanée (rugosité) peuvent être appliquées pour l'étudier. La topographie de la surface de la peau présentant de la cellulite peut être évaluée au moyen de mesures optiques telles que la projection de franges (DermaTop, Eotech [France] et Primos, GFM [Allemagne]). Ce procédé consiste à projeter un réseau de franges sur la zone à analyser. Les franges sont déformées proportionnellement au relief. La réalisation de différentes acquisitions et la mesure de la déformation des franges permettent au logiciel de reconstituer le profil tridimensionnel de la zone explorée. Cette technique est rapide et permet d’obtenir de nombreuses mesures. Ce type d'exploration implique néanmoins une grande rigueur dans le processus d’acquisition (repositionnement afin de contrôler l’angle de prise de vue et de limiter les mouvements). Illustration par photographies standardisées Les photographies standardisées permettent de comparer les stades de cellulite à différents temps, avant et pendant la contraction des muscles fessiers (7). Elles requièrent des conditions rigoureuses et une standardisation optimale (figure 2). Figure 2. Photographies des muscles fessiers relâchés (A) et contractés (B). Une attention particulière doit être apportée au positionnement de la source lumineuse et du sujet luimême, à la nature de la source lumineuse et à la distance du sujet. Des systèmes existent pour optimiser la standardisation (8). Tous ces paramètres sont à prendre en considération afin d'éviter des artefacts visuels. L’évaluation photographique requiert des conditions rigoureuses et standardisées de prise de vue.

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