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Allergologie

Publié le 19 fév 2012Lecture 4 min

Les développements de la recherche en dermatologie

Dr Wafa Ouazzani
Le Pr François Aubin de Besançon s’est attelée à la difficile tâche de résumer une année de recherche en dermatologie.
On en sait plus sur les UV et le vieillissement cutané Les UV sont responsables du photo-vieillissement via l'activation de métalloprotéases dégradant le collagène du derme. Les mécanismes moléculaires impliqués sont peu connus mais on a récemment étudié les effets de la spleen tyrosine kinase (SYK) (qui exerce un rôle de suppresseur de tumeur par arrêt du cycle cellulaire et induction de l'apoptose) sur l’expression des métalloprotéases. Les résultats suggèrent que l’expression de SYK constitue un marqueur précoce d’anomalies liées à l’exposition aux UV et pourrait être une cible thérapeutique du photo-vieillissement. Kim et coll. ont précédemment montré, chez des sujets âgés, que le tissu adipeux des zones photo exposées contient moins de graisse que celui des zones protégées. Dans cette nouvelle étude, ils confirment leurs observations et établissent que cette différence est bien liée à l'exposition chronique aux UV. Cette réduction du tissu adipeux induite par les UV s'explique par une inhibition de la synthèse lipidique, via l'inhibition des enzymes lipogéniques, et des facteurs de transcription, et non par une stimulation de la lipolyse. L’inhibition de la lipogenèse par les UV se fait par l'intermédiaire des cytokines IL6 et IL8 qui diffusent de l'épiderme vers l'hypoderme.  Conclusion: if you tan, you don't get fat La progeria, caractérisée par un vieillissement prématuré, est liée à une mutation du gène codant la lamine A responsable de la production de la protéine mutée, la progérine. La progérine s'exprime également chez les sujets sains. Il existe des interactions synergiques entre le raccourcissement des télomères et la production de progérine par les fibroblastes. Or la rapamycine favorise la dégradation de la progérine, et retarde donc la sénescence des fibroblastes. Barrière cutanée et immunité innée Le prix Nobel de médecine a été décerné en 2011 à trois chercheurs s'occupant de l'immunité innée, dont un Français. La peau constitue une barrière protectrice vis à vis des agressions extérieures. Elle est triple : une barrière physique perméable, une barrière organique et une barrière immunologique, l'ensemble constituant un véritable écosystème par ses interactions. L'effet antioxydant de l'enveloppe cornée repose sur une structure lipido-protéique qui est primordiale pour la fonction barrière innée de la peau. Les protéines (filaggrine, involucrine, loricrine) du complexe de différenciation épidermique sont codées par les gènes localisés sur le chromosome 1q21. Des variants génétiques de ces protéines sont impliqués dans la dermatite atopique et le psoriasis. Les gènes sont activés par les UV qui sont aussi responsables de la production d'espèces réactives de l'oxygène (ERO) toxiques et mutagènes pour les cellules. Une étude récente a montré que les petites protéines de l'enveloppe cornée riches en proline exercent un rôle majeur dans les phénomènes de détoxification des ERO. Les jonctions serrées sont localisées dans les couches superficielles de l'épiderme alors que les cellules de Langerhans sont situées dans les couches profondes. Les jonctions serrées contribuent à l'intégrité et l'imperméabilité de l'épiderme. Witherden et coll. ont montré que l'altération des couches superficielles de l'épiderme conduit à la libération d’une protéine présente dans les jonctions serrées : la protéine CAR (Coxsackie-Adenovirus Receptor) qui joue le rôle de ligand pour la protéine JAML (Junctional Adhesion Molecule Like protein) des cellules dendritiques sentinelles. L'interaction CAR-JAML est essentielle pour activer les cellules dendritiques qui vont déclencher la réponse immunitaire innée, et la production de VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) pour rétablir l'intégrité de l'épiderme. La modulation de cette interaction permet d'envisager des applications thérapeutiques dans la cicatrisation, la cancérologie, les dermatoses inflammatoires. Des allergies et pas de cancer ? Les cancers ne se développent pas uniquement aux dépens de leur hôte, mais également avec l'aide de celui-ci. L'environnement cellulaire péri-tumoral est essentiel au développement des cancers. En étudiant les mécanismes de promotion tumorale des cellules myéloïdes immatures, Yang a découvert le rôle inattendu de l'histamine. Les souris génétiquement déficientes en histidine décarboxylase, incapables de convertir l'histidine en histamine, développent plus de tumeurs coliques et cutanées. Plusieurs études épidémiologiques ont montré l'effet protecteur anti-tumoral des maladies allergiques et donc de l'histamine. On peut alors se poser la question de l'innocuité tumorale des antihistaminiques largement prescrits en dermatologie.

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