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Cancérologie

Publié le 01 fév 2009Lecture 2 min

Le virus du carcinome de Merckel

Dr Marie-Line Barbet
Bien qu’il continue à pouvoir être qualifié de rare, le carcinome de Merckel semble connaître une légère augmentation d’incidence depuis quelques années. Cette tumeur neuroendocrine cutanée primitive, jusque là mystérieuse quant à son étiologie, mais dont le développement semble favorisé par les états d’immunodépression, a fait récemment parler d’elle du fait de l’identification en biologie moléculaire, dans certains fragments tumoraux, de séquences du génome d’un nouveau polyomavirus baptisé MCV (Merckel carcinoma virus).
Une petite étude présentée au cours de ce congrès confirme l’implication du MCV dans les carcinomes de Merckel : des séquences virales ont en effet été retrouvées par RT-PCR dans 12 fragments tumoraux (7 tumeurs primitives et 5 métastases de CM) et aucun des prélèvements contrôles.  Les polyomavirus humains qui sont des petits virus à ADN, susceptibles d’être réactivés notamment en cas d’immunodépression, n’avaient jusqu’alors jamais été mis en cause dans une pathologie tumorale. Le mécanisme par lequel le virus induit la lésion tumorale (son intégration clonale précède en effet la prolifération tumorale) reste à élucider. Mais la situation n’est pas sans rappeler celle du sarcome de Kaposi lié à l’infection par HHV8, d’autant plus que des séquences de MCV ont été identifiées dans certains cas au niveau de la peau saine et du sang périphérique de patients présentant un carcinome de Merckel.  La question se pose également de l’implication possible de ce polyomavirus dans d’autres formes de carcinomes cutanés. Une équipe l’a recherchée dans 5 carcinomes de Merckel, mais aussi dans 7 sarcomes de Kaposi, 21 carcinomes basocellulaires, 2 carcinomes épidermoïdes, 3 tumeurs de lymphomes T cutanés, 22 réactions cutanées du greffon contre l’hôte et 9 tumeurs neuroendocrines cutanées non primitives. Les séquences du MCV ont été mises en évidence dans tous les cas de carcinome de Merckel, 9 des basocellulaires et un des 2 carcinomes épidermoides, deux Kaposi, deux GVH et aucune des tumeurs neuro endocrines non primitives. Ceci confirme à la fois l’implication du MCV dans les tumeurs neuro endocrines primitives (et non secondaires), suggère un rôle probablement inexistant dans la pathologie inflammatoire cutanée (GVH) mais une place possible dans les carcinomes basocellulaires et épidermoïdes. Ces résultats préliminaires sont bien sûr à confirmer par d’autres études. Gageons que le MCV n’a pas fini de faire parler de lui.

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