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Cosmétologie, Esthétique

Publié le 17 aoû 2011Lecture 3 min

Enlevons la graisse

Dr Marie-Line Barbet
Enlever la graisse inopportune de manière non invasive paraît envisageable avec les dispositifs à énergie. Encore faut-il pouvoir choisir le bon. 
Malheureusement la plupart des études qui les ont évalués dans cette indication pêchent par leur méthodologie. Ainsi, dans un essai sur 30 patients où des ultrasons focalisés (ultrasound focused) étaient appliqués pendant 30 minutes, le résultat était jugé sur la circonférence de la zone traitée, ce qui ne peut être très précis et il n’y avait pas de groupe contrôle de sorte que l’efficacité de la technique demeure difficile à apprécier. Un second travail mené sur 51 sujets n’objective d’ailleurs pas de modification après un traitement de trois mois.  Une variante recourant à des ultrasons de haute intensité (High intensified focused ultrasound, HIFU) a été évaluée chez 85 patients (1 séance) (Fatemi A, Aesthetic Plastic Surgery, 2010 34(5):577-82). On constate cette fois une diminution du tour de taille de 4,6 cm à trois mois, mais au prix d’effets secondaires chez 11,8 % des sujets : sensibilité prolongée, nodules, douleur, œdème, ecchymoses. Il s’agit d’une étude rétrospective sans groupe contrôle et là encore relativement imprécise quant à la méthode d’évaluation, mais les résultats n’en semblent pas moins prometteurs. La Low Level Light Therapy Study a concerné 59 sujets traités par Laser diode à 625 nm (3 séances par semaine pendant 2 semaines). Chaque patient était son propre témoin avec un côté traité (au niveau d’un « bourrelet » de la taille) et l’autre non (« laser fictif ») en aveugle. A 2 semaines on constate une différence mineure entre les deux côtés. Le même protocole pour les cuisses aboutit aux mêmes observations, mais un suivi plus prolongé n’objective pas de différence. La cryolipolyse ou cryoadipocytolyse repose sur la cristallisation sélective des lipides dans les cellules graisseuse à des températures proches du « freezing » ce qui entraîne l’apoptose des cellules graisseuses.  Dans une petite étude menée sur 32 patients avec comparaison côté traité et côté contrôle, les résultats sont significatifs. Les effets secondaires sont à type de rougeur pendant quelques minutes à quelques heures, de hématomes pendant plusieurs semaines, de picotements et d’hyposensibilité. Mais il n’y a pas de modifications de la pigmentation ni d’anomalies biologiques. Un seul effet secondaire rare a été rapporté : des douleurs intenses rebelles aux antalgiques. Il n’a concerné que 0,001 % des patients sur quelque 30 000 traitements. C’est la technique non ablative de référence aux Etats-Unis. En revanche en France, un décret du 11 avril a interdit toutes les techniques de lyse adipocytaire à visée esthétique c'est-à-dire non seulement celles recourant à des injections de solutions hypo osmolaires, de produits lipolytiques ou de mésothérapie et la carboxythérapie, mais aussi celles utilisant le laser sans aspiration et toutes les techniques à visée lipolytique utilisant des agents physiques externes. Les dangers pour la santé auxquels exposent ces diverses approches étant très différents et les évaluations quelque peu hasardeuses, le décret a été heureusement suspendu, ce 17 juin, premier jour du congrès. Wait and see…

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