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Cheveux, Poils, Ongles

Publié le 27 jan 2020Lecture 3 min

Efficacité de la ciclosporine dans la pelade

François CHASSET, Service de dermatologie et d’allergologie, hôpital Tenon, Paris

La pelade, Alopecia areata, est une maladie multifactorielle associant une forte prédisposition génétique et des anomalies du système immunitaire avec une composante auto-immune probable.

L’incidence annuelle est estimée à 17 cas pour 100 000 personnes, avec un risque cumulé au cours de la vie d’au moins un épisode estimé à 1,7 %. En dehors de la forme en plaque, il existe la forme totale (Alopecia totalis), qui correspond à la perte de tous les cheveux et la forme universelle (Alopecia universalis), qui correspond à la perte de tous les poils du corps. L’évolution de la maladie est imprévisible, avec globalement deux tiers des patients qui guériront spontanément ou sous traitement entre 6 et 24 mois, et un tiers de patients avec des formes résistantes. Les traitements classiques associent les dermocorticoïdes locaux très forts, ou les injections intradermiques.   En cas de formes résistantes, les bolus de Solumedrol, en association ou non avec le méthotrexate, ont montré des résultats intéressants. Il existe néanmoins encore d’importants besoins thérapeutiques dans cette pathologie. La ciclosporine a montré des effets intéressants dans des études ouvertes, avec une efficacité allant de 33 à 55 %. Cette étude rapporte l’efficacité contre placebo de la ciclosporine à la dose de 4 mg/kg par rapport à un placebo. Les patients inclus avaient > 18 ans et une pelade modérée à sévère en échec d’au moins un traitement. Ils étaient randomisés 1:1 pour recevoir un placebo ou de la ciclosporine à la dose de 4 mg/kg/j pendant 3 mois. Une évaluation clinique et photographique était faite et la sévérité de la pelade évaluée par le score Severity of Alopecia Tool (SALT) pour le cuir chevelu et des échelles visuelles analogiques pour les sourcils et les cils. Les critères d’efficacité étaient la proportion de patients atteignant une amélioration de 30 %, 50 %, 75 % et 100 % du score SALT.   La qualité de vie et la tolérance étaient également évaluées. Au total, 32 patients ont été randomisés, 16 dans le groupe ciclosporine, 16 dans le groupe placebo. À 12 semaines (S12), la proportion de patients atteignant une réduction de 50 % du score SALT était de 31,3 % dans le groupe ciclosporine versus 6,3 % dans le groupe placebo p = 0,07. La proportion de patients ayant au moins un point d’amélioration sur l’EVA cils était de 18,8 % dans le groupe ciclosporine et 0 % dans le groupe placebo p = 0,07. Pour les sourcils, les proportions étaient de 31,3 % versus 0 % respectivement p = 0,02. Il n’y avait pas de différence significative en termes d’amélioration de la qualité de vie. En ce qui concerne la tolérance, il n’y avait pas de différence significative entre le groupe ciclosporine  et  le placebo. Les effets indésirables imputables à la ciclosporine étaient des céphalées n = 10 et un hirsutisme n = 9. Il n’y a eu aucun événement indésirable sévère dans l’étude. Au total, cette étude montre une amélioration de plusieurs composantes des paramètres de sévérité de la pelade, sans pour autant atteindre la significativité statistique, ce qui peut en partie s’expliquer par une puissance faible. La tolérance de la ciclosporine reste satisfaisante, sans effet indésirable grave à déplorer.   D’autres études incluant un plus grand nombre de malades ou à une dose supérieure (5 ou6 mg/kg/j) sont nécessaires pour juger de l’intérêt de cette molécule dans la pelade.  

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