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Maladie de système, Médecine interne

Publié le 07 juil 2023Lecture 2 min

Mieux comprendre les MICI

Flavien DAUTRECQUE, Service de gastro-entérologie, CH de Lens

Environ 220 000 personnes seraient atteintes d’une MICI en France. Selon le registre EPIMAD, l’incidence de la maladie de Crohn serait de 5,3 à 7,8 pour 100 000 habitants par an et celle de la rectocolite hémorragique de 4,4 pour 100 000 habitants par an(1). Un malade sur deux ayant une maladie de Crohn développera des lésions ano-périnéales.

Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) regroupent deux entités : – la maladie de Crohn, pathologie pouvant atteindre tout le tube digestif, de l’œsophage à l’anus, bien que les formes les plus fréquentes sont iléales et coliques. Elle est la seule à créer des lésions ano-périnéales spécifiques ; – la rectocolite hémorragique (RCH), maladie touchant uniquement le colon.   FACTEURS ÉTIOLOGIQUES Il n’existe pas de facteur étiologique unique impliquant le développement d’une MICI. Les facteurs environnementaux seraient très probables, l’incidence des MICI étant plus élevée dans les populations occidentales, sans qu’aucun n’ait été précisément établi (notamment alimentaire). Le tabac joue un rôle controversé puisqu’il serait un facteur favorisant la maladie de Crohn mais serait protecteur du développement d’une rectocolite hémorragique. Plus de 160 gènes de prédisposition ont été identifiés expliquant certaines agrégations familiales, mais aucun gène n’induit directement le développement d’une MICI. La dysbiose ou altération du microbiote intestinal, entre autres liée aux facteurs environnementaux, serait à l’origine d’une altération de la barrière intestinale, via divers mécanismes. L’ensemble aboutirait à une dysrégulation immunitaire impliquant une augmentation de la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires et à une diminution des cytokines anti-inflammatoires.   SYMPTÔMES Les symptômes d’une MICI sont non spécifiques d’une maladie digestive, mais leur chronicité doit toujours interroger : diarrhées, sang dans les selles, douleurs abdominales, amaigrissement. Les lésions ano-périnéales sont révélatrices d’une maladie de Crohn dans 3 % des diagnostics de cette maladie. Une fois le diagnostic évoqué, l’endoscopie reste l’examen de première intention. Elle montrera une inflammation muqueuse, au maximum ulcérée, et permettra de juger de l’extension de la maladie. D’autres examens peuvent aider au diagnostic (vidéocapsule grêlique, entéro-IRM, calprotectine fécale, dosage sanguin des ASCA et des ANCA). L’IRM périnéale est l’examen de choix en cas de suspicion d’atteinte ano-périnéale.   TRAITEMENT La rémission endoscopique est l’objectif du traitement des MICI puisqu’elle diminue le risque de complications (poussée de la maladie, sténose cicatricielle, adénocarcinome colorectal). La réponse clinique et la qualité de vie étant aussi intégrées dans la prise en charge. Le traitement des poussées de la maladie repose en premier lieu sur la corticothérapie. Le traitement de fond fait appel aux 5-aminosalicylés (dans la RCH uniquement), aux immunosuppresseurs (azathioprine ou méthotrexate) et de plus en plus aux biothérapies (dont les anti-TNFalpha, les anti-interleukines, les anti-intégrines, les anti-JAK).

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