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Cancérologie

Publié le 07 mar 2023Lecture 2 min

Le carcinome à cellules de Merkel sous haute surveillance

Marie-Line BARBET, Paris

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Le carcinome à cellules de Merkel (CCM) est une forme rare de cancer cutané dont l’incidence est actuellement en augmentation. Outre son agressivité, avec une survie globale plus faible que celle liée au mélanome, cette tumeur a une grande tendance à la récidive après le traitement initial. Cependant, le taux de récidive reste imprécis puisqu’il varie de 27 à 77 % selon les séries. De même, la mortalité spécifique et le risque de récidive en fonction du stade tumoral et de l’ancienneté de la tumeur sont mal connus. Ainsi est-il difficile de proposer pour chaque patient des protocoles de suivi basés sur le risque de récidive encouru. Ce manque de données a incité une étude de cohorte prospective qui a inclus 618 patients atteints de CCM enrôlés dans une base de données à Seattle entre 2003 et 2019. Ils étaient âgés en médiane de 69 ans (11 à 98), et 227 (37 %) étaient des femmes. Deux cent vingt-trois (40 %) ont été victimes d’une récidive dans les 5 ans après le diagnostic. Le risque de récidive était maximal au cours de la première année (11 % pour les patients avec un stade I, 33 % pour les patients avec un stade IIA/IIB, 30 % pour les stades IIIA, 45 % pour les stades IIIB et 58 % pour les stades IV). Au total, 95 % des récidives sont survenues dans les trois années qui ont suivi le diagnostic, la durée médiane du suivi étant de 4,3 ans. En dehors du stade tumoral, quatre facteurs ont été associés avec un risque accru de récidive : l’immunosuppression (Hazard ratio HR 2,4 ; intervalle de confiance à 95 % IC 1,7-3,3; p < 0,01), le sexe masculin (HR 1,9 ; IC ; 1,4-2,5 ; p<0,001), l’atteinte ganglionnaire (HR 2,3 ; IC 1,4-4,0 ; p = 0,001) et un âge plus avancé (HR 1,1 ; IC 1,0-1,3 ; p = 0,06 par décennie supplémentaire). Parmi les 187 décès survenus dans la cohorte, 121 (soit 65 %) étaient dus au CCM. Le taux de survie spécifique est fortement lié au stade : 95 % à 5 ans pour les stades I contre 41 % pour les stades IV. Cependant, chez les patients avec une tumeur de stade I à II, la récidive (sur ou à proximité de la cicatrice) n’a pas diminué de manière appréciable la survie par rapport aux patients qui n’ont pas eux de récidive (85 % vs 88 % de survie spécifique à 5 ans.) Ainsi, selon cette étude, le taux de récurrence, de 40 % à 5 ans, est très différent de celui du mélanome (19 %) ou du carcinome épidermoïde (5 à 9 %) ou encore du carcinome basocellulaire (1 à 2 %) après un traitement curatif. La majorité des récidives se produisant dans les 3 ans après le diagnostic, et étant très dépendantes du stade anatomopathologique de la tumeur, le rythme de la surveillance doit être adapté à ces données épidémiologiques.

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