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Article du mois

Publié le 13 déc 2022Lecture 3 min

Efficacité et tolérance de l’abrocitinib dans la dermatite atopique - Données après échec du dupilumab

François CHASSET, Service de dermatologie et allergologie, Hôpital Tenon, Paris

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La dermatite atopique (DA) est une dermatose inflammatoire chronique évoluant par poussées. Elle a une prévalence chez l’adulte allant de 7 à 13 % en fonction des études. En cas de maladie modérée à sévère, il existe un prurit important qui peut entraîner des troubles du sommeil, une anxiété, une dépression avec un fort retentissement sur la qualité de vie. Cette maladie est caractérisée par des anomalies de la barrière cutanée, une augmentation de la colonisation dans la peau par Staphylococcus aureus et une augmentation de la réponse Th-2 aux stades initiaux de la maladie avec une production de cytokines comme l’IL-4, l’IL-5, l’IL-13, l’IL-22. La plupart de ces cytokines utilisent la voie JAK/STAT pour la transduction intracellulaire et leur signalisation intracellulaire. Nous avons rapporté il y a quelques mois les données de phase 3 confirmant la supériorité du baricitinib 4 mg/j en association avec un dermocorticoïde par rapport au placébo dans la DA modéré à sévère. Des données à 16 semaines suggèrent la supériorité des anti-JAK (upadacitinib) par rapport au dupilumab(1). Cependant, les données d’efficacité des anti-JAK après échec du dupilumab sont mal connues. Dans cette étude, les résultats de l’extension de l’étude JADE rapportent les données d’efficacité de l’abrocitinib, un inhibiteur de JAK1, après échec du dupilumab. L’essai JADE est un essai de phase III qui a inclus des patients avec une DA modérée à sévère avec un score investigator global assessment ≥ 3, un score EASI ≥ 16 et une surface corporelle touchée ≥ 10 %. Les patients étaient randomisés 2:2:2:1 pour recevoir 100 mg ou 200 mg d’abrocitinib, 300 mg de dupilumab tous les 15 jours ou un placébo jusqu’à la semaine 16. À la semaine 20, ils entraient dans la phase d’extension qui évaluait l’efficacité et la tolérance à long terme de l’abrocitinib aux doses de 100 ou 200 mg/j. Au total, 203 des 223 patients qui ont été traités par dupilumab dans JADE sont entrés dans l’étude d’extension. Plus de 90 % des patients ont complété les 12 semaines d’extension pour l’évaluation de l’efficacité. Parmi les patients initialement répondeurs au dupilumab, après 12 semaines de traitement, une amélioration de 75 % du score EASI (EASI 75) était atteinte chez 93,5 % dans le groupe 200 mg et 90,2 % dans le groupe 100 mg. Une améliorationl ≥ 4 points de l ’échelle de prurit était observée chez 89 et 80 % des patients respectivement. Parmi les patients initialement non répondeurs au dupilumab, le score EASI 75 était atteint chez 80 % des patients dans le groupe 200 mg et 67,7 % dans le groupe 100 mg. Une amélioration ≥ 4 points de l’échelle de prurit était observée chez 77 et 37,8 % respectivement. Concernant les données de tolérance, des effets indésirables ont été observés chez 50,7 % du groupe 200 mg et 41,5 % du groupe 100 mg. Un effet indésirable sévère a été noté chez 2-3 % des patients dans chaque groupe. Seul un cas de surinfection herpétique a été considéré comme attribuable au traitement. Un cas de thrombopénie non symptomatique a conduit à l’arrêt de l’abrocitinib (considéré grade 2) et a été attribué à l’abrocitinib. Les effets indésirables les plus fréquents étaient les infections nasopharyngées, les nausées, l’acné et les céphalées. Au total, cette étude confirme l’efficacité de l’abrocitinib dans la DA même en cas d’échec du dupilumab. Une étude comparative reste néanmoins nécessaire afin de mieux identifier la place de ces molécules dans le traitement de la DA.

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