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Congrès

Publié le 17 fév 2016Lecture 3 min

Corticophobie dans la dermatite atopique : les enfants aussi !

La crainte des dermocorticoïdes est un facteur déterminant du défaut d’adhésion thérapeutique dans les dermatoses, en particulier dans la dermatite atopique.

Jusqu’à 60 à 80 % des patients atteints de dermatite atopique (DA) peuvent être concernés par la corticophobie(1). Du côté des pharmaciens également, ce phénomène n’est pas négligeable. Une nouvelle enquête nationale réalisée sur un échantillon de 500 pharmacies randomisées sur l’ensemble du territoire français le confirme(2). Elle repose sur un questionnaire standardisé envoyé par voie postale et comportant 50 items sur les connaissances, les croyances et les pratiques professionnelles des pharmaciens dans la DA de l’enfant avec une évaluation de leur confiance vis-à-vis des dermocorticoïdes (DC) dans cette indication sur une échelle visuelle analogique (EVA) allant de 0 à 10. Les résultats de l’enquête montrent que chez ces professionnels, dont le rôle est particulièrement important dans l’information des patients lors de la dispensation des traitements topiques, le score EVA n’est que de 4,46 en moyenne (intervalle de confiance, 95 % [IC 95 %] : 4,11-4,82). Il n’y a pas de différences en fonction du lieu d’implantation des pharmacies (zones rurales et urbaines), de l’âge des pharmaciens et de l’année d’obtention de leur diplôme. En revanche, les pharmaciens de sexe masculin sont significativement plus confiants vis-à-vis des DC que leurs collègues femmes (p = 0,002). Dans ces deux populations, le score EVA moyen est de, respectivement, 4,90 (IC 95 % : 4,45-5,34) et 3,65 (IC 95 % : 3,04-4,25). Pour les enquêteurs, il est important de connaître cette donnée et de mener des actions de formation pour y remédier. Si la fréquence de la corticophobie chez les parents, les patients adultes et les pharmaciens a fait l’objet de plusieurs études, ce n’est pas le cas chez les enfants. Grâce à une étude prospective, cas-témoin, multicentrique, on dispose, pour la première fois, de données sur cette population de patients(1). Elle a été menée chez des enfants atteints de DA (n = 61) ou de psoriasis (n = 61), âgés de 2 à 18 ans et majoritairement des filles (62,3 %). Leur niveau de corticophobie a été évalué à l’aide de l’échelle TOPICOP. Le score de sévérité de leur maladie était en moyenne de 2,1 pour le psoriasis (PGA – Physician Global Assessment) et de 33,3 pour la DA (SCORAD). Les résultats montrent que, chez les enfants ayant des scores modérés à sévères, le niveau de corticophobie est moins important en cas de psoriasis qu’en cas de DA : TOPICOP moyen de, respectivement, 15,2 et 18,4 (p < 0,05). Dans le groupe psoriasis, le TOPICOP était différent selon qu’il s’agissait d’une première consultation ou d’une visite de suivi (18,2 versus 14,5 ; p = 0,047) et, lorsque les réponses étaient données par un parent, selon qu’il s’agissait des mères ou des pères (18,6 versus 8,2 ; p < 0,0001). Pour la DA, le niveau de corticophobie est également plus important chez les mères (21,9 versus 7 ; p < 0,0001) et en cas de suivi libéral (20,8 versus 16,2 ; p = 0,03). En revanche, ni la sévérité de la dermatose, ni l’âge de l’enfant n’avaient d’impact sur la corticophobie. Les auteurs de cette étude concluent que « l’identification de facteurs influençant le niveau de corticophobie doit permettre de moduler nos discours afin de limiter la corticophobie des patients et de leur famille et d’améliorer l’observance des traitements. » C. F.

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