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Congrès

Publié le 03 juin 2014Lecture 3 min

La délicate prise en charge du psoriasis chez la femme enceinte

D. CARO
Le psoriasis touchant volontiers des adultes jeunes, les effets d’une grossesse sur l’évolution du psoriasis d’une part et la sécurité et l’efficacité des traitements chez la femme enceinte d’autre part, doivent être évalués.
es données actuellement disponibles tendent à montrer une stabilité ou une amélioration des lésions cutanées pendant la gestation, mais une aggravation de celles-ci en post-partum(1). En revanche, la présence de comorbidités telles que le diabète, l’HTA ou l’obésité, augmente le risque de complications chez les femmes atteintes de psoriasis et doit être prise en compte dans la surveillance de leur grossesse. La question de la sécurité des traitements n’est pas entièrement résolue, ce d’autant que leur évaluation pose des problèmes éthiques. Les risques liés à l’utilisation de corticoïdes topiques pendant le 1er trimestre varient selon les études avec – dans certains travaux seulement – une augmentation du risque de fentes palatines. Quelques études ont également montré un retard de croissance foetale ou une prématurité lorsque la femme enceinte avait eu recours à des topiques corticoïdes puissants(2). Le méthotrexate est contre-indiqué chez la femme enceinte. On manque de données concernant les nouveaux traitements. Les inhibiteurs du TNF-alpha sont largement utilisés dans diverses indications depuis 10 ans, y compris chez des femmes en âge de procréer. Plusieurs études sont en faveur de leur innocuité durant la grossesse, alors que d’autres mettent en évidence une élévation du taux d’avortements spontanés et/ou de malformations(3, 4). L’étude PSOLAR (Pregnancy outcomes in women with moderate to severe psoriasis), incluant près de 13 000 femmes traitées par biothérapies ou traitements systémiques conventionnels avec un suivi moyen de 2,5 ans, a permis de collecter des données sur 134 grossesses. La majorité des grossesses se sont déroulées sans incident et ont donné lieu à la naissance d’enfants en bonne santé. Ce registre n’a pas mis en évidence d’augmentation des avortements spontanés, des naissances prématurées ou des anomalies congénitales comparativement à la population générale(5). Les recommandations actuelles émanant de la fondation nationale du psoriasis (nord-américaine) proposent l’utilisation de topiques émollients et/ou corticoïdes légers en première ligne ; si ce traitement est insuffisant, on peut recourir à la photothérapie en deuxième intension ; et en cas d’échec, des inhibiteurs de TNFalpha (adalimumab, étanercept et infliximab) peuvent être utilisés avec précaution, de la même façon que la cyclosporine ou les corticoïdes par voie systémique (aux 2e et 3e trimestres)(3). En post-partum, la plupart des drogues étant excrétées dans le lait maternel, l’allaitement est, a priori, déconseillé. Des travaux ultérieurs sont nécessaires pour mieux cerner les indications et contre-indications de ces différents traitements durant la gestation et l’allaitement. D’après les communications de NJ. Korman (Cleveland Ohio « Research gaps in psoriasis: gaps in sub-populations »), BE. Strober (Farmington « Treatment of Psoriasis in the pregnant patient ») et AB. Kimball (Boston « The PSOLAR experience »).

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