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Actualité

Publié le 29 mai 2023Lecture 4 min

Focus sur les réseaux sociaux en dermatologie

Catherine FABER, d'après une table ronde modérée par L. Sulimovic (président du SNDV) et M.-P. Verpilleux (Plaisir)

La présence des dermatologues et des instances de la spécialité sur les réseaux sociaux a fait l’objet de nombreuses analyses avec des questions sur les modes de communication, les groupes de pratique, les informations en ligne, les blogs, les échanges.

Les typologies d’utilisation des réseaux sociaux (RS) dépendent de plusieurs facteurs comme la catégorie d’âge, le groupe d’intérêt, l’usage personnel ou professionnel et le format. Pour mémoire, sur Twitter, les messages sont courts, avec une limite de 280 caractères. Facebook et Instagram permettent de partager du contenu, des photos, des vidéos, et YouTube de proposer des cours de longue durée, jusqu’à 12 heures. TikTok est utilisé pour partager des vidéos courtes avec la possibilité de réaliser un photomontage pour en accélérer un peu le débit. Pour tous ces nouveaux moyens de communication, les questions de la validité des contenus, de l’éthique et de l’utilisation d’outils conçus pour le grand public doivent toujours se poser.   QUI SONT LES INFLUENCEURS EN DERMATOLOGIE ?   Comme l’indique une étude récente, les principaux « influenceurs en dermatologie » ne sont pas les dermatologues mais des personnes qui se revendiquent comme aimant la peau (skin care enthusiasts)(1). Les auteurs de cette étude ont analysé les comptes Instagram, TikTok et Twitter d’influenceurs ayant au moins 10 000 followers, durant le mois de mars 2022, à partir des mots clés dermatology, dermatologists et skincare, avec un calcul de leurs taux d’engagement (Engagement Rate : ER) qui est estimé à partir du nombre de likes et de commentaires de la vidéo ou du contenu posté. L’ER le plus élevé obtenu par un dermatologue sur Instagram, TikTok ou Twitter est de 4,66 % alors qu’il atteint 8,56 % chez les skin care enthusiasts. Un constat qui doit interpeller les dermatologues. Certains d’entre eux ont ouvert des comptes avec pour mission de rassurer et de transmettre sur les RS. C’est le cas, par exemple, de Dermato Drey qui publie de nombreux posts sur Instagram et Twitter pour sensibiliser le grand public aux dermatoses et à leur prise en charge (traitements et soins de la peau). D’autres publient du contenu sur divers sujets tels que la prévention, l'éducation... DÉTECTION ET ALERTE PRÉCOCES   Des données de la littérature témoignent de l’importance des RS en dermatologie. Une étude preuve de principe a souligné leur potentiel pour la surveillance de la sécurité des médicaments(2). Elle repose sur l’analyse textuelle basée sur l’intelligence artificielle de 8 millions de posts sur le forum de santé « Inspire » en lien avec l’anti-EGFR erlotinib et les anti- PD1 nivolumab et pembrolizumab. Des effets secondaires cutanés de ces nouvelles molécules anticancéreuses ont ainsi pu être détectés en moyenne sept mois avant les premières déclarations de pharmacovigilance. L’intérêt des RS en dermatologie a également été objectivé par une initiative lancée par le Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV) au début de la pandémie de Covid-19, qui a permis de donner l’alerte sur les manifestations cutanées de cette infection. En mars 2020, le SNDV a créé un groupe WhatsApp, initialement pour partager les informations administratives sur la télédermatologie ainsi que les données scientifiques sur la pandémie. Des cas de manifestations cutanées atypiques chez des patients avec suspicion ou confirmation de Covid-19 ont rapidement commencé à être postés sur ce groupe composé de plus de 400 dermatologues majoritairement libéraux. Une épidémie de pseudo-engelures a été signalée au cours de la troisième semaine de confinement chez des patients pauci- symptomatiques(3). Le nombre inhabituel de ces acrosyndromes douloureux rapportés a conduit les dermatologues à faire un lien avec la Covid-19. L’hypothèse d’une association non fortuite entre ces manifestations cutanées et l’infection par le SARS-CoV-2 a été renforcée par une étude ultérieure qui a comparé la fréquence des demandes d’avis de diagnostic de pseudo-engelures en 2019 et en 2020 dans deux(4) centres de télédermatologie . Elle a confirmé l’augmentation du nombre de ces avis en 2020 par rapport à l’année précédente et montré que les deux pics de demandes d’avis observés en 2020 durant le premier et le second confinement (deuxième vague de pseudo-engelures) étaient concomitants aux vagues de décès par Covid-19. Aujourd’hui, toutes les grandes universités considèrent qu’il faut être sur les RS et publier du contenu et des informations sur YouTube afin de se différencier et d’améliorer leur notoriété. Les dermatologues doivent également être présents sur les RS qui sont devenus des outils d’échange entre pairs. Partager des informations de manière rapide avec des outils utilisés quotidiennement est un exercice confraternel. Les RS constituent aussi une source d’échange avec le patient et une source d’information et de formation. Les Rencontres de la dermatologie- vénéréologie organisées par le SNDV, 2-3 mars 2023. Table ronde modérée par L. Sulimovic (président du SNDV) et M.-P. Verpilleux (Plaisir) avec la participation de T.A. Duong (hôpital Ambroise-Paré, Boulogne-Billancourt, groupe de télédermatologie et e-santé de la SFD), C. Comte (Levallois-Perret) et G. Monsel (hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris).

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