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Cancérologie

Publié le 13 déc 2022Lecture 2 min

L’auto-surveillance, une option pour le suivi après un mélanome localisé

Marie-Line BARBET

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Le suivi après un mélanome localisé comporte, selon les recommandations, un examen clinique complet, tous les 3 à 6 mois pendant 5 ans, puis tous les ans à vie. En Australie, où 29 % des habitants vivent en dehors des grandes villes, l’éloignement des dermatologistes rend difficile cette surveillance. C’est ce qui a conduit une équipe australienne à suggérer que les patients se chargent en partie de leur propre suivi, option qu’ils ont qualifiée de « patient-led surveillance » (led : dirigé). Cette led surveillance reposerait sur un auto-examen de la peau enseigné par le médecin lui-même ou via une plateforme sur Internet ou encore par le biais d’applications smartphone, sur la mise en place de systèmes informatiques permettant d’enregistrer et de transmettre des photos des lésions si possible réalisées avec un dermatoscope et sur la télédermatologie. Pour vérifier la faisabilité de ce suivi et évaluer la qualité de ses performances, les auteurs, à Sydney et à Newcastle (Australie) ont entrepris une étude randomisée menée entre le 1er novembre 2018 et le 17 janvier 2020. Pour y participer, les patients devaient avoir été traités pour un mélanome localisé, posséder un smartphone, avoir dans leur entourage une personne pouvant les assister dans l’auto-examen de leur peau et s’être rendus aux consultations de suivi programmées.   Pas d’impact psychologique majeur et une certaine efficacité Parmi les 326 patients éligibles, 100, âgés en moyenne de 58,7 ans (53 hommes et 47 femmes) ont été randomisés dans l e groupe « patient-led surveillance » (n = 40) ou dans le groupe suivi clinique habituel (n = 51). Selon les données cliniques, les participants du groupe patient-led surveillance ont fait davantage d’auto-examens de leur peau que ceux de l’autre groupe (odds ratio 3,5 ; IC 95 % : 0,9-14) et se sont montrés plus minutieux dans leurs suivis tout en n’étant pas victimes de conséquences psychologiques délétères détectables (pas de peur d’une récidive) ni ne se rendant à un plus grand nombre de consultations. Il n’y a pas eu plus d’exérèses cutanées dans ce groupe (RR 1,1 ; IC : 0 , 6-2,0 ) et de diagnostics de mélanomes (différence de risque 10 % ; IC : -2 % à 23 %). Au total, un nouveau mélanome et une récidive ont été diagnostiqués chez 8 (16 %) des participants du groupe patient-led surveillance, dont 5 en dehors des visites programmées, tandis que 3 nouveaux mélanomes (6 %) ont été diagnostiqués dans le groupe contrôle, dont aucun en dehors des visites programmées. Cette étude pilote suggère qu’un suivi dirigé par le patient après traitement d’un mélanome localisé est fiable et acceptable. Il faut bien sûr le confirmer sur un plus grand nombre de patients. Inclure cette modalité dans la prise en charge des patients faciliterait leur suivi rendu difficile par la pénurie et/ou l’éloignement des dermatologistes, qui ne sont pas l’apanage de l’Australie… 

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