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Article du mois

Publié le 31 oct 2022Lecture 3 min

Prévalence et caractérisation de l’acné survenant sous upadacitinib au cours de la dermatite atopique modérée à sévère - Analyse post-hoc de 3 essais de phase III

François CHASSET, Service de dermatologie et d’allergologie, hôpital Tenon, Paris

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L'upadacitinib (UPA) est un inhibiteur de JAK avec une inhibition plus importante de JAK1 que de JAK2, JAK3, TYK2. Il a l’autorisation de mise sur le marché dans la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique, la spondylarthrite ankylosante, la dermatite atopique (DA) modérée à sévère, la rectocolite hémorragique chez l’adulte. Au cours de la dermatite atopique, l’UPA a été évalué dans 3 essais de phase III, 2 chez l’adulte et 1 chez l’adolescent. Dans les essais au cours de la DA, il a été observé une surreprésentation très nette d’éruption acnéiforme avec l’upadacitinib aux doses de 15 et 30 mg/jour par rapport au placebo. De façon intéressante, cet effet indésirable n’a pas été observé dans les autres pathologies évaluées et semble donc être un effet indésirable classe/pathologie. Dans cet article, les auteurs ont cherché à évaluer la prévalence de ces éruptions acnéiformes, leur impact et leur prise en charge en réalisant une analyse post hoc de 3 essais de phase III. Il s’agissait des études Measure Up 1, Measure Up 2 et AD Up ayant comparé 1 : 1 : 1 l’UPA aux doses de 15 et 30 mg/jour par rapport à un placebo dans une population adulte ou adolescente, avec ou sans dermocorticoïdes associés. Un questionnaire post hoc a été développé spécifiquement pour cette étude et a été envoyé aux investigateurs des essais cliniques afin d’évaluer la sévérité de l’acné selon la terminologie CTAE 5.0 de 0 à 3, les traitements utilisés, la récurrence et certains « Patients reported outcomes » (PRO), dont la qualité de vie par le DLQI. Au total, 2583 patients randomisés ayant reçu au moins une dose d’UPA ou de placebo ont été analysés. La moyenne d’âge était de 34 ans (déviation standard 15,5 ans), dont 13,3 % de moins de 18 ans. La survenue d’une éruption acnéiforme a été observée chez 234 patients, 84 (9,8 %) dans le groupe UPA 15 mg/jour, 131 (15,2 %) dans le groupe UPA 30 mg/jour et 19 (2,2 %) dans le groupe placebo. Cliniquement, l’éruption acnéiforme était caractérisée par des papules inflammatoires dans environ 84-92 % des cas, des pustules entre 36 et 41 % des cas et des comédons dans 42 % environ. Les nodules étaient rares. Le visage était touché dans plus de 96 % des cas, avec une atteinte du tronc dans environ 30 % des cas. L’éruption acnéiforme survenait après environ 40 jours de traitement. Parmi les facteurs de risque de réaction acnéiforme, on notait le sexe féminin, les patients non blancs et la dose de 30 mg/jour, les antécédents personnels ou familiaux d’acné, mais aucune analyse statistique n’a été réalisée. Tous les cas rapportés étaient de grade 1 ou 2 avec seulement un cas de grade 3. Par ailleurs, 2 patients traités respectivement par UPA 15 et UPA 30 ont dû arrêter le traitement en raison de l’éruption. L’acné était globalement peu importante et ne nécessitait aucun traitement dans plus de 40 % des cas, un traitement topique dans environ 50 % des cas (rétinoïdes, peroxyde de benzoyle). Environ 5 % dans le groupe 15 mg et 8 % dans le groupe UPA 30 mg/jour ont eu besoin d’un traitement systémique par tétracycline. Dans la grande majorité des cas, les auteurs n’ont pas identifié d’impact de l’acné sur l’amélioration du DLQI au cours de l’étude. Au total, cette étude d’analyse post hoc d’essais de phase III dans la DA traitée par upadacitinib montre que la prévalence d’éruption acnéiforme varie entre 10 et 15 %, associée au dosage de 30 mg/jour, au sexe féminin, aux patients non blancs avec antécédents d’acné. La prise en charge est classique avec traitements topiques (peroxyde de benzoyle et/ou rétinoïdes) ou recours aux cyclines. Une étude visant à mieux caractériser ces éruptions, en particulier avec des données histologiques, pourrait être intéressante pour voir si ces éruptions sont une réelle acné ou une éruption acnéiforme et pour mieux comprendre la physiopathologie et pouvoir efficacement prévenir et traiter.

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