Améliorer la prise en charge des patients en dermatologie par l’hypnose

La façon dont l’hypnose agit est maintenant connue : elle permet, par un jeu attentionnel impliquant l’imaginaire des patients, de revisiter la réalité et la façon dont le patient la perçoit. Ceci a pour effet de diminuer l’importance des symptômes d’un certain nombre de pathologies, et de développer chez l’individu des comportements inédits, lui permettant de mettre à distance le motif d’une souffrance, voire dans certains cas, de la résoudre. L’hypnose permet à une personne de prendre soin de soi et de développer des dispositions internes et comportementales nouvelles. Ainsi, dans certaines situations de stress, comme par exemple la chirurgie en dermatologie, l’hypnose permet de soulager le patient, de le détendre et l’aider à dévier son attention vers des pensées agréables… Au Centre hospitalier du Mans, des consultations d’hypnose dédiées à la dermatologie, sont organisées deux fois par semaine, sous la direction de Hervé Maillard, chef du service de dermatologie. Ces premières prises en charge sous hypnose ont concerné des patients atteints d’hyperhydrose des mains et des pieds, traitée par des injections de toxine botulique répétitives et douloureuses. L’hypno-analgésie est obtenue de manière efficace dans 60 à 70 % des cas. L’hypnose a été ensuite utilisée de façon plus large au traitement de la dermatite atopique, du prurit, de la glossodynie… en apprenant au patient à gérer lui-même par l’auto-hypnose, les sensations douloureuses ou désagréables. L’évaluation de ces nouvelles stratégies d’analgésie en dermatologie a montré qu’elles permettaient améliorer la qualité de vie et la qualité des soins. L’étape ultérieure pour l’hypnose en dermatologie a été de développer des prises en charge de la douleur chez des patients atteints de cancers cutanés, souffrant de neuropathie ou de métastases… Devant l’intérêt des patients et des soignants pour l’hypno-analgésie, une formation à ces techniques a été mise en place à l’hôpital du Mans, pour les paramédicaux. Au total, plus de 240 infirmièr(e)s ont appris, pour certains actes techniques douloureux, à soulager la douleur, en s’appuyant sur l’hypno-analgésie. De plus en plus de dermatologues se sont formés à l’hypnose.