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Photodermatologie

Publié le 10 juil 2023Lecture 2 min

Sports de plein air : pour une photoprotection ciblée

Vincent BARGOIN, Paris

Quelle photoprotection pour les sportifs pratiquant une activité de plein air ? Pour le Dr Emmanuel Mahé (service de dermatologie et médecine vasculaire, hôpital Victor-Dupouy, Argenteuil), certains comportements maximisent le risque et justifieraient des campagnes ciblées de prévention.

En 2011, le Dr Mahé publiait des résultats montrant l’exposition solaire « massive » de jeunes enfants lors d’un tournoi de football au mois de juin, et les comportements « catastrophiques » en matière de photoprotection(1). « Aujourd’hui, lorsque l’on considère que la plupart des stades et des parcs nautiques en France n’offrent que peu voire pas de zone d’ombre, on peut penser que les choses n’ont pas beaucoup changé. » La prévention se heurte en effet à différents obstacles. Obstacle de principe, d’abord, puisque « le risque cancéreux associé à une pratique sportive intensive en plein air n’a jamais été documenté de façon majeure », indique le Dr Mahé. Obstacle pratique ensuite, puisque dans un certain nombre de sports, les possibilités de prévention sont limitées : il est difficile de demander à un footballeur de porter des lunettes de soleil. Pourtant, il existe une marge de progression. Des résultats obtenus durant l’été 2018 dans le cadre de l’enquête SPORT UV sur un effectif de 406 sportifs montrent ainsi que 75 % d’entre eux ont déjà été sujets à un coup de soleil durant leur pratique, que 78 % estiment s’être déjà surexposés au soleil, et que 56 % seulement estiment connaître suffisamment les risques liés à cette exposition. Quant à utiliser un produit de protection solaire, 65 % n’y pensent simplement pas(2). « La prévention mériterait d’être ciblée vers certaines populations », souligne le Dr Mahé, notamment les compétiteurs chez qui l’enquête SPORT UV retrouve les comportements les plus à risque, ainsi que les sportifs pratiquant des activités nautiques qui comportent des expositions intensives, ou encore les sportifs exposés précocement. « Les contraintes sont variables d’un sport à l’autre, les fédérations sportives sont nombreuses, et pas toujours motivées », note le Dr Mahé. La conception et la diffusion des messages n’ont donc rien d’évident. Peut-être sera-t-il possible de solliciter de nouvelles filières : le Dr Mahé évoque à ce propos les profs de sport. En attendant, face à un sportif pratiquant une activitéde plein air avec assiduité, la question de la photoprotection doit être posée.

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